Vous avez toujours rêvé de faire pousser des champignons de Paris facilement ? Et bien, ce tutoriel est fait pour vous ! Avec un peu de connaissance théorique et de la pratique simple, la culture du champignon de Paris est à la portée de tous le monde. Dans cet article, nous allons voir :
- Quels types de champignons est le champignon de Paris ?
- Quels matériels avez-vous besoin pour faire pousser des champignons de Paris facilement ?
- Les Ă©tapes de la culture du champignon de Paris
Quels types de champignons est le champignon de Paris ?
Alors, il existe plusieurs types de champignon. Le champignon de Paris, Agaricus bisporus, de son nom scientifique est un champignon décomposeur secondaire. C’est-à -dire qu’il va se nourrir d’une matière qui est déjà en partie décomposée, comme le fumier de cheval mûr ou encore divers composts.
Les pleurotes et les shiitakés, au contraire, sont des champignons décomposeurs primaires, ils vont alors se nourrir de paille, de sciure ou de bois. Le champignon de Paris ne pourra pas digérer ces types de nourriture, car il ne possède pas les bonnes enzymes, qui sont des genres de ciseaux moléculaires, pour dégrader et se nourrir de cette nourriture ligneuse.
Quels matériels avez-vous besoin pour faire pousser des champignons de Paris facilement ?
On aura besoin :
- De mycélium de champignon de Paris (ce sont les « graines » de champignons qui vont nous servir à ensemencer le substrat.)
- Un bac avec un couvercle. Mais les champignons de Paris peuvent pousser dans différents types de conteneurs. En racks, en étagères, en sacs ou encore en cagette.
- Du fumier de cheval composté ou un compost mûr (pour la composition du fumier, je ne vais pas rentrer dans les détails, c’est assez complexe, mais si vous ne voulez pas prendre de risque, je vous conseille d’acheter du fumier de cheval en jardinerie qui est prêt à être utilisé, par exemple)
- De la perlite et de la tourbe.
Les Ă©tapes pour faire pousser des champignons de Paris
Étape 1 : Humidité du substrat
Vous aurez besoin d’une certaine humidité dans votre substrat. En effet, pour que le mycélium du champignon se développe à l’intérieur du substrat, il aura besoin d’eau pour solubiliser des nutriments. Mais attention, il aura besoin d’oxygène également pour pouvoir respirer un minimum. Compter environ de 60 à 70 % d’eau totale dans le substrat.
Vous pouvez également utiliser vos mains et presser le substrat pour estimer s’il contient trop d’eau ou trop peu d’eau. Ici, c’est une question d’expérience, donc votre estimation s’améliorera au fur et à mesure de vos expériences.
Dans tous les cas, s’il n’y a trop d’eau, laisser sécher le substrat, s’il n’y a pas assez d’eau rajoutez-en pour atteindre une valeur entre 60 à 70 % environ.
Étape 2 : Traitement du substrat
C’est la phase oĂą l’on fait en sorte que le substrat ne contienne pas de micro-organismes qui pourraient gĂŞner le dĂ©veloppement du mycĂ©lium. Alors pour commencer, il faut savoir que le substrat n’a pas forcĂ©ment besoin d’être traitĂ©. Â
Lorsque le substrat est fabriqué par le myciculteur lui-même, celui-ci passe par une série de processus, dont les étapes de pasteurisation et de conditionnement, qui permettent de sélectionner certains micro-organismes dans le substrat, qui sont bénéfiques au champignon de Paris.
L’étape de pasteurisation peut être optionnelle dans le cas de fumier ou compost en sac. En effet, on peut très bien ensemencer un substrat non traité. Si le substrat est bien composté, la montée en température devrait avoir permis une élimination significative des organismes mésophiles, concurrent de notre mycélium de champignon de Paris. Les résultats seront là , mais il faut savoir que l’on s’expose à davantage de contaminations potentielles, bien évidemment.
Si vous voulez pasteuriser votre substrat simplement, je vous conseille une pasteurisation à la vapeur de 2h à environ 70 °C. Attention à ne pas rajouter d’eau dans le substrat durant le processus. Dans mon cas, je vais au plus simple, pas de pasteurisation de mon substrat.
Étape 3 : Ensemencement du substrat
L’ensemencement, c’est le moment où l’on mélange le mycélium dans notre substrat. Dans l’industrie du champignon de Paris, on inocule environ 1 % du poids du substrat avec du mycélium. C’est très peu, mais suffisamment pour un substrat traité et bien contrôlé.
Dans notre cas de substrat non traité, on va plutôt l’ensemencer autour de 10 % environ, pour maximiser les chances de réussite.
Pour réaliser l’opération, verser votre substrat dans la caissette en plastique, puis ajouter le mycélium et mélanger le tout. Éventuellement avec un gant pour éviter de vous salir les mains.
Vous pouvez maintenant fermer le conteneur avec le couvercle et mettre le substrat en incubation entre 23 et 25 °C environ. Personnellement, je le place sur mon cumulus, c’est suffisamment chaud. Vous pouvez lire cet article si vous souhaitez fabriquer un petit incubateur pour vos champignons. Le champignon va mettre environ 10 à 15 jours pour coloniser tous les substrats.
Étape 4 : Réalisation du gobetage.
Une fois que le substrat est bien colonisé avec la couleur blanche du mycélium, on va pouvoir venir poser le gobetage. C’est une couche de protection et d’humidité que l’on va mettre sur le dessus du substrat. Elle est quasi-obligatoire pour tous les champignons du genre Agaricus, notamment, l’agaric des trottoirs et le champignon du soleil.
Pour la réaliser, je mets 2 verres de perlites, 2 verres de tourbes et 2 verres d’eau. Je mélange bien et j’applique sur le dessus du substrat une couche d’au moins 2 à 3 cm d’épaisseur.
Alors si vous voulez des précisions sur le gobetage, je vous invite à lire cet article sur le gobetage.
Étape 5 : Mise en fructification
La mise en fructification c’est le meilleur moment de la culture. On va venir mettre notre culture de champignon dans un environnement sensiblement différent pour faire émerger les fructifications à la surface du gobetage.
Pour la réaliser, vous avez besoin d’un environnement assez froid, entre 13 et 18 °C environ. Personnellement, je vais les mettre dans une pièce de mon appartement qui n’est pas chauffé, il y fait environ 16 degrés. Ensuite, vous devez enlever le couvercle du dessus de la boite pour apporter de l’air frais au champignon.
Ces températures vont permettre la stimulation du mycélium pour qu’il puisse se transformer en primordias, ce sont les bébés champignons. Idéalement, l’endroit devrait être humide, les champignons y sont sensibles au début de leur développement. Vous pouvez également vaporiser le dessus du gobetage 2 à 3 fois par jour pour maintenir une humidité de surface. Si vous voyez que la surface se dessèche, n’hésitez pas à l’arroser légèrement pour compenser l’évaporation de l’eau.
En tous cas, pas besoin de lumière pour la culture du champignon de Paris, c’est d’ailleurs la seule espèce qui n’en a pas besoin pour fructifier. Merci à la coévolution humaine !
Le mieux, ça reste une chambre de culture dans laquelle vous pouvez maitriser les différents paramètres de culture, mais les options précédentes fonctionnent bien pour se faire la main.
Étape 6 : La récolte
Peu à peu, les champignons vont se développer et grossir. Vous pourrez récolter vos champignons entre 7 et 10 jours après les avoir passés en fructification. L’idéal, c’est un champignon qui n’a pas encore le voile déchiré.
Lors de la récolte, faites attention lorsque vous retirez les champignons du substrat pour ne pas abimer le gobetage. Vous pouvez ensuite arroser légèrement de nouveau entre chaque récolte pour obtenir 2 à 3 récoltes au total.
Voilà , à présent, vous savez faire pousser des champignons de Paris !
Merci d’avoir lu l’article « faire pousser des champignons de Paris facilement ». N’hésitez pas à partager l’article s’il vous a plu.