Le champignon du soleil est un excellent champignon comestible, mais également médicinal. Faisant partie des Agaricus, comme le champignon de Paris, on peut le cultiver de la même manière. On l’appelle également le champignon amande en raison de sa très bonne odeur.. d’amande ! Agaricus blazei Murill, de son nom scientifique est idéal à cultiver en zones chaudes, sa culture n’est pas compliquée si l’on maitrise quelques bases en ce qui concerne la culture des champignons décomposeurs secondaires.
Dans cet article, nous verrons :
- Comment reconnaitre le champignon du soleil
- Son Ă©cologie
- Le champignon du soleil en cuisine et en médecine
- Sa culture en extérieur et en intérieur
- Des tableaux récapitulatifs de ses paramètres de culture
Classification du champignon du soleil
On a longtemps pensé que Agaricus subrufescens était une espèce différente de Agaricus blazei Murrill. Aujourd’hui, les analyses génétiques nous montrent que les deux champignons ne sont qu’une seule et même espèce.
- Règne : Fungi
- Division : Basidiomycota
- Classe : Basidiomycetes
- Ordre : Agaricales
- Famille : Agaricaceae
- Genre : Agaricus
- Espèce : Agaricus blazei Murrill
- Genre : Agaricus
- Famille : Agaricaceae
- Ordre : Agaricales
- Classe : Basidiomycetes
- Division : Basidiomycota
Agaricus blazei Murrill a été trouvé pour la première fois en 1945 par un mycologue chez son ami, monsieur Murrill, habitant la ville de Blaze, en Floride. Vous comprenez mieux d’où vient son nom maintenant !
Il est redécouvert au début des années 70 au Brésil par une équipe de mycologues japonais, qui deviendra pionnière de sa culture.
Comment reconnaitre le champignon du soleil ?
Le champignon du soleil est un champignon assez simple à reconnaitre. Il ressemble grossièrement à un champignon de Paris, mais surdimensionné. En vous fiant à la description si dessous, vous ne pourrez pas le confondre.
Chapeau
Son chapeau fait de 7 à 25 cm de diamètre. Il faut savoir que ce champignon est plus gros en culture, que dans la nature. La forme de son chapeau est convexe lorsqu’il est jeune, puis devient hémisphérique, et de nouveau convexe, puis hémisphérique de nouveau et parfois plate, en vieillissant. Lorsqu’il est jeune, le champignon du soleil est relativement pâle. En grandissant, il devient gris, puis enfin marron chocolat à maturité. La surface du chapeau est recouverte d’un voile de fibre de la même couleur.
La marge du chapeau est blanche et souple. Sous le chapeau, on observe un voile floconneux qui se déchire à maturité. Des morceaux restent parfois attachés à la marge.
Pied
Le pied fait de 6 à 15 cm, il est cylindrique, long et solide. Il est également souple et possède une chair fine. Il est de couleur blanche. Mais, si l’on abime le pied, il prend alors une couleur allant du jaune à l’ocre. Lorsque le voile se déchire à maturité, il laisse alors apparaitre un anneau membraneux.
Lames
Les lames sont serrées de couleur blanche, puis rosées et enfin deviennent marron foncé avec la maturation du champignon.
Chair
La chair, comme le mycélium a une odeur très marquée d’amande, notamment à la cuisson.
Spores
La sporée est de couleur marron chocolat. Les spores sont ovoïdes avec une taille de 5-4 x 5-6 μm. Les souches qui sporulent tardivement en culture sont favorisées. En effet, elles permettent d’avoir une meilleure qualité de l’air, et limitent les vecteurs de contaminations.
Ecologie du champignon du soleil
Le champignon du soleil est, comme son nom l’indique, un champignon qui aime le soleil, la chaleur. Il est présent naturellement dans les zones chaudes du continent américain. On l’a d’abord trouvé en Floride, puis dans le sud-est des États-Unis et le Brésil.
Agaricus blazei Murrill est un champignon saprophyte, c’est-à -dire qu’il se nourrit de matière organique. On le trouve dans les zones riches en matières végétales compostées, notamment du bois mort et de l’humus, à la lisière des forêts. Il pousse également dans les prairies qui sont régulièrement fumées par les élevages.
Ce champignon pousse le plus souvent seul ou alors en petite grappe de quelques individus.
Valeur nutritionnelle et médicinale du champignon du soleil
Le champignon du soleil n’est pas seulement un excellent champignon comestible. Non. C’est également ce que l’on appelle un « alicament ». En effet, des analyses ont montré qu’il contenait pour 100 g de matière sèche :
- 37 à 48 % de protéines (c’est un des champignons contenant le plus de protéines)
- 18Â % de lipides
- 25Â % de fibres
- 40Â % de glucides
Il contient également de très nombreuses vitamines et minéraux (données pour 100 g) :
- 939 mg de phosphore
- 18,2 mg de fer
- 41 mg de calcium
- 0,5 mg de vitamine B1
- 2,84 mg de vitamine B2
- 345 mg d’ergostérol
- 40,9 mg de niacine
En cuisine, ce genre de champignon au goût d’amande est un must. Sa saveur reste en bouche un bon moment. Les molécules aromatiques du champignon du soleil sont à leur apogée juste après la récolte. La chair du champignon change de couleur à la cuisson en passant du blanc au jaune (s’il est très frais).
La tige est particulièrement croquante, mais non fibreuse. Je vous conseille de le cuire à feu fort avec un peu d’huile d’olive pour créer cette texture ferme et glissante, qui est si bonne en bouche ! De plus, les vieux spécimens sont aussi bons que les vieux à déguster.
Cependant, certaines personnes trouvent que le goût de ce champignon est trop fort en bouche..!
En médecine, ce champignon contient des molécules de bétaglucanes et de polysaccharides. Plusieurs études et recherches ont mis en évidence ses bienfaits pour la régénération du système immunitaire.
Les analyses montrent qu’Agaricus blazei Murrill contient en moyenne 9 à 14 % de bétaglucane, qui est naturellement une molécule tueuse de cellules cancéreuses. Ces molécules activent l’apoptose (mort programmée) des cellules malignes.
D’autres études sont en cours pour mettre en évidence un potentiel anti-infectieux.
La culture du champignon du soleil
Aujourd’hui, ce champignon est cultivé dans de nombreuses fermes en Chine et au Brésil, où il est l’un des champignons médicinaux les plus chers et les plus recherchés. Il est également présent aux États-Unis, mais sa culture en Europe est anecdotique.
La plupart des souches proviennent du Brésil. Elles ont été sélectionnées par des laboratoires chinois, mais sont aujourd’hui disponibles en Europe, pour notre plus grand plaisir.
Culture extérieure
Le champignon du soleil ayant besoin de microbes et de chaleur pour fructifier, sa culture en extérieur est bien adaptée.
On utilise exactement les mêmes procédés de culture qu’en intérieur, mais alors on laisse le climat extérieur et ces variations déterminer le moment de fructification des champignons du soleil. Cependant, les cultures devront être arrosées de manière plus abondantes.
Le rendement en extérieur sera évidemment un peu moins bon que le rendement en intérieur. Cette culture devra être mise en œuvre dans les régions tropicales, subtropicales et éventuellement dans certaines zones tempérées, en été. En effet, en France par exemple, la culture d’Agaricus blazei Murrill est limitée en extérieur par la saison.
C’est un champignon qu’il serait intéressant d’incorporer dans les systèmes de recyclage des déchets agricoles.
Culture intérieure
La culture en intérieur du champignon du soleil est fortement apparentée à la culture de champignon de Paris. Seules les températures lors de la fructification diffèrent vraiment.
Substrat de sélection
Ă€ cultiver sur milieu MYPA.
Substrat de colonisation
Le mycélium d’Agaricus blazei Murrill pousse bien sur tous les types de graines, mais il a une bonne préférence pour l’avoine.
Le mycélium est relativement rhizomorphique à l’intérieur du substrat, est très cotonneux en surface.
Attention au clonage grain vers grain. Certaines souches d’Agaricus blazei Murrill sont rapidement sénescentes et ne fructifient plus après seulement quelques générations de clonage. Le facteur de ce phénomène est inconnu. Attention alors à bien conserver le mycélium le plus propre possible de sa source génétique.
Substrat de fructification
Vous pouvez faire fructifier le champignon du soleil sur du compost classique ou enrichi avec un supplément d’azote (son de céréale, fumier de poule, nitrate d’ammonium, etc.) On peut également utiliser de la sciure de feuillus enrichie ou encore de la paille fermentée.
Il pousse de la même manière que le champignon de Paris, vous pouvez donc réaliser le compostage de son substrat, de la même manière.
Le vieux fumier de vache mûr convient bien également. Simplement pasteurisé à la vapeur durant 2 h à environ 50 à 70 °C, puis ensemencé avec 1 à 2 bonnes tasses de mycélium pour 10 m2.
La fructification intervient généralement depuis des zones qui sont riches en mycélium.
Conteneur de culture
Pour les conteneurs de culture, vous pouvez utiliser des mégasacs (qui peuvent contenir entre 10 et 20 kg de substrat), des étagères en bois, ou bien des racks en métal.
Rendement, récolte et conservation
Pour les rendements vous pouvez espérer obtenir une EB d’environ 50 à 70 % environ. Cela correspond à environ 3 à 5 kg de champignon par m2 de substrat. Sur sciure supplémentée, vous pouvez espérer 500 g de champignon pour 5 kg de substrat (qui produiront par ailleurs des champignons isolés plutôt que des flushs.)
Les 1ers et 2e flushs sont de tailles équivalentes, et puis on observe une baisse progressive à partir de la 3e récolte. On ne va pas généralement au-delà de 3 récoltes pour ne pas risquer de créer de la contamination dans ces installations.
Il convient de récolter ce champignon au moment où le voile commence légèrement à se déchirer chez quelques individus. Les champignons seront un peu plus fermes et pourront être conservés plus longtemps. Mais il faut savoir que l’Agaricus blazei Murrill est un champignon qui reste très bon lorsqu’il est bien mature, contrairement à la plupart des champignons de culture.
Attention, lors de la récolte, le champignon garde généralement accroché à son pied une large touffe de mycélium rhizomorphique. Il convient alors d’utiliser un couteau pour le cueillir.
Le champignon du soleil peut être vendu frais ou bien séché. Mais il est également commercialisé sous forme de poudre, d’extrait à infuser, de capsule, de thé ou même de tablette nutritive. Il a une très bonne valeur marchande.
Synthèse des paramètres de culture du champignon du soleil
Paramètres d’incubation du champignon du soleil
Température d’incubation | 21 à 27° C |
Humidité relative | 90 à 100 % |
Durée d’incubation | 28 à 40 jours |
Concentration de C02 | >5000 ppm |
Échange d’air frais | 1 volume/h |
Besoin en lumière | n/a |
Paramètres d’initiation des primordias du champignon du soleil
Température d’initiation | 21 à 24°C |
Humidité relative | 80 à 90% |
Durée d’initiation | 18 à 24 jours |
Concentration de C02 | 400 Ă 800 ppm |
Échange d’air frais | 5 à 7 volume/h |
Besoin en lumière | 100 à 200 lux |
Paramètres de fructification du champignon du soleil
Température de fructification | 24 à 27°C |
Humidité relative | 75 à 85 % |
Durée de fructification | 4 à 8 jours |
Concentration de C02 | <2000 ppm |
Échange d’air frais | 5 à 7 volume/h |
Besoin en lumière | 500 lux |
Nombre de récolte | 2 à 3 récoltes toutes les 2 à 3 semaines |
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Pas moyen de trouver du mycelium d’agaricus blazei, même chez Mycelia ! Mince ! Est-ce que quelqu’un connaît une adresse ? Ou à la limite où l’acheter en frais pour le cloner ?
Bonjour,
Vous pouvez en trouver ici : https://cultiver-les-champignons.com/mycelium-agaricus-blazei
Cela peut Ă©galement fonctionner par clonage !