L’amadouvier [Fomes fomentarius]

L’amadouvier est un champignon qui existe depuis la préhistoire, on l’a notamment retrouvé sur Ötzi, dit l’homme des glaces, dont il se servait à l’époque pour allumer le feu de son campement. C’est de cette caractéristique que provient son nom scientifique. En effet Fomes, du latin « fomes » signifiant « substance qui allume le feu » et fomentarius dérive également du latin avec une symbolique proche, à savoir « substance appliquée pour réchauffer ou apaiser ». Dans cet article, nous allons voir :

  • Comment reconnaitre l’amadouvier ?
  • OĂą et quand le trouver ?
  • Les champignons similaires Ă  l’amadouvier
  • Comment allumer un feu avec l’amadouvier ?

Classification de l’amadouvier

  • Règne : Fungi
    • Division : Basidiomycota
      • Classe : Agaricomycetes
        • Ordre : Polyporales
          • Famille : Polyporaceae
            • Genre : Fomes
              • Espèce : Fomes fomentarius

L’amadouvier, décrit pour la première fois par Carl Linnæus en 1753 sous le nom de Boletus fomentarius, a été reclassé dans de nombreux genres avant d’être stabilisé dans le genre Fomes. Il est connu sous divers noms communs, dont champignon amadouvier et champignon de l’homme des glaces.

Comment reconnaitre l’amadouvier [Fomos fomentarius]

C’est un polypore qui a une apparence très caractéristique et qui est relativement simple à reconnaitre si on l’observe bien. Malgré cela, il peut y avoir certaines variations de sa formes ou couleurs qui peuvent mettre le doute chez certains débutants en mycologie.

L'amadouvier pousse généralement sur des arbres feuillus bien qu'on puisse le retrouver sur des conifères.
Un groupement d’amadouvier

Le chapeau

Le chapeau de l’amadouvier mesure entre 5 et 45 cm de largeur, adoptant typiquement une forme de sabot de cheval. Sa surface est dure, bosselée, et ligneuse, avec des zones concentriques ondulées. La couleur varie du brun clair au grisâtre, avec une marge blanchâtre lors des périodes de croissance. Une cuticule épaisse de 1 à 2 mm protège la chair du champignon.

Le pied

L’amadouvier n’a pas de pied distinct ; il est fermement fixé au substrat par son carpophore, qui s’étend directement depuis le côté le plus épais du champignon. Cette fixation solide permet au champignon de croître verticalement sur les troncs d’arbres. Le pied est en fait une extension du carpophore. Il n’y a pas de séparation claire entre le pied et le chapeau.

La face intérieur

La face inférieure de l’amadouvier est composée de pores ronds et fins, avec une densité de 2 à 3 pores par millimètre. Les pores sont de couleur crème lorsqu’ils sont jeunes, mais deviennent brunâtres en vieillissant. Ils peuvent également prendre une teinte verdâtre en fonction de l’acidité de l’environnement. Les tubes qui supportent ces pores mesurent entre 2 et 7 mm de long.

La chaire

La chair de l’amadouvier est dure et fibreuse, de couleur cannelle brunâtre. Elle est protégée par une croûte ligneuse et épaisse, qui rend le champignon difficile à couper. L’odeur de la chair peut être légèrement fruitée (banane) chez les spécimens juvéniles, ou humique à fongique à maturité. La chair n’est pas comestible, mais elle est utilisée pour fabriquer de l’amadou, la substance qui permet d’allumer un feu.

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Les spores

Les spores de l’amadouvier sont lisses et ellipsoïdes, mesurant environ 15 à 20 micromètres de long et 5 à 7 micromètres de large. La sporée, ou poudre des spores est de couleur blanche à crème.

Quand chercher l’amadouvier?

Saisonnalité de Fomes fomentarius

L’amadouvier n’a pas de saisons, même s’il débute sa formation principalement au printemps et en automne, on le trouve toute l’année sur les arbres étant donné qu’il met plusieurs années pour arriver à maturité.

Les amadouviers peuvent mettre plusieurs années avant d'atteindre la maturité.
Un amadouvier mature

Climat de fructification

L’amadouvier pousse directement sur les arbres, en particulier sur les troncs morts ou affaiblis, tels que ceux des bouleaux ou des hêtres. Pour que ce champignon apparaisse, deux éléments principaux sont nécessaires : une humidité soutenue dans le tronc et une température modérée de l’air.

L’amadouvier étant résistant à la sécheresse, il puise principalement l’humidité nécessaire dans le bois lui-même. Cependant, au début de sa formation l’atmosphère ambiante doit maintenir une humidité relative d’au moins 60 à 70 %. La température idéale pour le développement des jeunes sporophores (bébés champignons) se situe entre 10 et 20 °C. Un contraste de température n’est pas aussi crucial pour l’amadouvier que pour d’autres champignons terrestres, mais un climat stable avec des variations minimales favorise sa croissance.

En général, l’amadouvier fructifie lentement, sur plusieurs mois, et peut se développer sur plusieurs années avant de produire des sporophores matures. En conséquence, une fois que vous identifiez un arbre porteur d’amadouviers, vous pouvez y revenir plusieurs fois durant l’année pour observer son évolution.

OĂą trouver l’amadouvier ?

C’est un champignon que l’on trouve dans toutes les régions tempérées du monde et qui est relativement commun. Voici quelques indices si vous souhaitez le trouver :

Les arbres indicateurs de Fomes fomentarius

On retrouve l’amadouvier principalement dans les forêts de feuillus, car ces enzymes sont particulièrement adaptés à dégrader ce type de bois. Il est cependant possible de le retrouver sur les épicéas ou les pins même si cela est plutôt rare.

  • Bouleau (Betula spp.)
  • HĂŞtre (Fagus sylvatica)
  • ChĂŞne (Quercus spp.)
  • Aulne (Alnus spp.)

Les plantes indicatrices de Fomes fomentarius

Voici quelques plantes que vous pourriez particulièrement rencontrer proche des arbres touchés par l’amadouvier :

  • Lierre terrestre (Glechoma hederacea)
  • Luzule des bois (Luzula sylvatica)
  • Sceau de Salomon (Polygonatum multiflorum)

Les champignons indicateurs du biotopes de Fomes fomentarius

Dans les forêts où l’on trouve l’amadouvier, ou trouve très souvent d’autres polypores communs, dues à la maturité et à son état de recyclage naturel :

  • Polypore du bouleau (Piptoporus betulinus)
  • Ganoderme aplani (Ganoderma applanatum)
  • Tramete versicolore (Trametes versicolore)

Les lieux pour trouver facilement l’amadouvier

L’amadouvier pousse principalement dans les forêts tempérées, en particulier dans des zones où les arbres sont affaiblis ou morts. Ce champignon se développe dans des endroits où les arbres sont exposés à des variations de température modérées et où l’humidité ambiante est suffisamment élevée pour maintenir le bois humide. Les zones forestières avec un couvert dense favorisent son apparition, car elles offrent une protection contre les extrêmes climatiques.

Les champignons similaires Ă  l’amadouvier

Même si l’amadouvier est relativement simple à reconnaitre, plusieurs champignons peuvent lui ressembler. Si vous n’êtes pas sûr, n’hésitez pas à demander de l’aide à un mycologue compétent.

  • Faux amadouvier (Phellinus igniarius) : Bien que de forme similaire ce champignon est plus petit, plus sombre avec une surface lisse et uniforme. Possède des propriĂ©tĂ©s mĂ©dicinales anticancĂ©reuses et anti-inflammatoires.
  • Polypore du mĂ©lèze (Laricifomes officinalis) : De forme plus irrĂ©gulière que l’amadouvier, il a une couleur plus brunâtre et est gĂ©nĂ©ralement plus plat. Il est strictement associĂ© Ă  des conifères et pousse dans les rĂ©gions montagneuse.
  • Polypore Ă©cailleux (Polyporus squamosus) : c’est un champignon qui est beaucoup plus plat que l’amadouvier. sa surface est caractĂ©ristique par des Ă©cailles brunes bien dĂ©finies sur un fond jaune pâle ou beige.
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Comment faire du feu avec le champignon l’amadouvier ?

Faire du feu avec de l’amadouvier (Fomes fomentarius) est une méthode ancestrale qui requiert quelques étapes spécifiques. Voici comment procéder :

La substance centrale de l’amadouvier, une fois traiter permet de rĂ©aliser du feu.

1. PrĂ©parer l’amadou

  • RĂ©colte : Tout d’abord, il faut rĂ©colter l’amadou Ă  partir du champignon amadouvier. Ce champignon pousse sur les troncs d’arbres, souvent des bouleaux ou des hĂŞtres.
  • Extraction : La partie utile pour faire du feu est l’amadou, une substance fibreuse situĂ©e sous la chaire interne dure du champignon. Utilisez un couteau pour sĂ©parer l’amadou (partie intĂ©rieure) du reste du champignon. La partie extĂ©rieure n’est pas utile.
  • PrĂ©paration : Pour que l’amadou prenne mieux feu, il doit ĂŞtre prĂ©parĂ©. Traditionnellement, l’amadou est bouilli dans une solution de cendres de bois et d’eau pendant au moins 2 heure, puis sĂ©chĂ©. Cette prĂ©paration augmente la capacitĂ© de l’amadou Ă  prendre feu rapidement.

2. Faire du feu

  • Allumage : Une fois l’amadou prĂŞt, vous pouvez l’utiliser pour allumer un feu. Frappez un silex contre un morceau d’acier pour crĂ©er une Ă©tincelle. L’Ă©tincelle doit tomber sur l’amadou. Sinon vous pouvez simplement utiliser un briquet.
  • Prise de l’amadou : L’amadou va prendre l’Ă©tincelle et commencer Ă  brĂ»ler lentement, en crĂ©ant une braise.
  • Transfert Ă  un nid d’allume-feu : Placez cette braise dans un nid de matières facilement inflammables (comme de l’herbe sèche, des brindilles ou des feuilles). Ensuite, soufflez doucement pour enflammer le nid et crĂ©er une flamme.
  • Utilisation du feu : Une fois la flamme allumĂ©e, vous pouvez ajouter des morceaux de bois plus gros pour faire croĂ®tre le feu. Et c’est prĂŞt.

Merci d’avoir lu cet article sur le champignon amadouvier. Si vous avez des questions ou des remarques n’hĂ©sitez pas Ă  nous laisser un commentaire.

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