Le pleurote pulmonaire est un champignon comestible très facile à cultiver. il est beaucoup ressemblant à la pleurote à huitre ( Pleurotus ostreatus ), mais, celui-ci produit moins de champignons, mais de plus grosse taille. La culture de Pleurotus pulmonarius est particulièrement adaptée pour les débutants et les personnes qui produisent en zone chaude. Pleurotus pulmonarius a un potentiel encore inexploité pour la production sur les déchets de conifères.
Dans cet article nous verrons :
- Comment reconnaître le pleurote pulmonaire ?
- Cuisine et médecine avec le pleurote pulmonaire.
- Des conseils de culture en intérieur et en extérieur.
- Un tableau récapitulatif des paramètres de culture.
Classification du Pleurote pulmonaire
- Règne : Fungi
- Division : Basidiomycota
- Classe : Agaricomycetes
- Ordre : Agaricales
- Famille : Pleurotaceae
- Genre : Pleurotus
- Espèce : Pleurotus pulmonarius
- Genre : Pleurotus
- Famille : Pleurotaceae
- Ordre : Agaricales
- Classe : Agaricomycetes
- Division : Basidiomycota
Comment reconnaître le pleurote pulmonaire ?
L’espèce Pleurotus pulmonarius contient de nombreux variants génétiques que l’on regroupe sous ce terme. Ils sont proches en apparence physique, en propriétés nutritionnelles et de culture.
Remarque : Si vous entendez parler de Pleurotus sajor-caju, il s’agit en fait de la même espèce ( Pleurotus pulmonarius) , nommée à tort. Lentinus sajor-caju est un autre champignon très similaire à Pleurotus pulmonarius, mais appartenant à un autre genre. Les pleurotes que vous trouverez sous le nom de Pleurotus sajor-caju sont très probablement des Pleurotus pulmonarius.
En myciculture, on l’appelle également le Pleurote Italien, ou encore le Pleurote Phoenix.
Chapeau
Le chapeau est d’abord convexe puis plat avec une marge parfois légèrement ondulante. Sa taille va de 5 à 30 cm de diamètre. Il peut arborer des couleurs beiges, grises et marrons, avec parfois, des teintes du rose à l’orangé.
Ces différentes couleurs dépendent de la souche cultivée, de la luminosité et beaucoup de la température. Effectivement, la pleurote pulmonaire devient claire lorsque la température augmente et foncé lorsque les températures sont fraiches.
Pied
Le pied est court légèrement plus clair que le chapeau qui lui est attaché de manière excentrée. Il ne possède pas d’anneaux. Le Pleurotus pulmonarius forment des flushs avec au maximum 4 à 5 individus.
Lames
Les lames sont serrées, fines et décurrentes, c’est à dire qui descendent sur le pied. Elles sont d’ailleurs légèrement plus foncées à ce niveau. On observe aussi la présence de laméllules qui doublent les lames.
Chair
Sa chair est assez fine et sa texture est ferme, d’autant plus que ce champignon est récolté jeune. Elle a une odeur fongique classique qui peut changer en fonction du substrat sur lequel il est cultivé et de la température du champignon lui même.
Spores
La sporée est de couleur blanche, jaunâtre à lavande en fonction des souches. Les spores sont de formes plus ou moins cylindriques d’une taille de 7 à 12 µm x 3 à 4,5 µm.
Une souche nommée 3300 INRA, produite par Somycel produit 100 fois moins de spores qu’une souche « classique », une énergie plus importante est donc allouée à la fructification , et donc au rendement. Une souche qui produit moins de spores est également essentielle pour limiter l’impact sur la santé respiratoires des myciculteurs récolteurs.
Mycélium
Le mycélium de la pleurote pulmonaire est blanc, linéaire et fin. Son odeur est agréable et fruitée, proche de celle de Pleurotus ostreatus.
Ecologie du pleurote pulmonaire
Ce champignon pousse principalement en Amérique du Nord et en Europe.
Le pleurote pulmonaire est un champignon saprophyte, c’est à dire qu’il se nourrit de matière organique brute. Il fait donc partie des décomposeurs primaires de la chaine trophique. On le trouve dans les forêts de feuillus, en plaine, mais également dans les forêts de conifères entre 1 000 et 3 000 mètres d’altitude.
Le champignon pousse naturellement au printemps plutôt qu’à l’automne.
La plupart des souches trouvées dans la nature peuvent être récoltées pour la myciculture avec un grand potentiel de fructification en culture. La souche trouvée sera naturellement adaptée à l’essence d’arbre sur laquelle vous l’avez récoltée.
Valeur nutritionnelle et médicinale du pleurote pulmonaire
Le pleurote pulmonaire contient pour 100g de matière sèche : contient 24% de protéines, 2% de lipides et 51% de glucides.
Cependant sa valeur nutritionnelle peut varier en fonction de la qualité du substrat, notamment son taux d’azote qui est essentiel pour la formation des protéines.
En cuisine, il se marie très bien avec tout type de viandes et de poissons. Il est très utilisé dans la cuisine végétarienne, notamment coupé finement et sauté à la poêle avec des légumes. Les jeunes champignons sont beaucoup plus savoureux de par leurs goûts et leurs saveurs.
Pleurotus pulmonarius à également énormément de propriété médicinales. Il est efficace en tant qu’antiviral, anti-tumeur, antioxydant, contre l’épilepsie, contre le diabète, en anti-inflammatoire et pour la régulation du taux de cholestérol.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les propriétés médicinales du pleurote pulmonaire, je vous invite à lire cette étude récapitulative de Yashvant Patel de 2012.
La culture du pleurote pulmonaire
C’est un champignon qui est très apprécié des débutants tant il est facile à faire pousser, si l’on respecte les bases de la culture bien évidemment. Si vous ne connaissez pas les 7 étapes de la culture du champignons, je vous conseille de lire cet article.
Culture extérieure
Les premières cultures extérieurs de de champignon se faisaient probablement par les hommes à l’époque du Paléolithique, avec une espèce proche du pleurote pulmonaire, nous suggère l’auteur-mycologue Paul Stamets !
Cette espèce est particulièrement agressive sur du bois de hêtre, un substrat relativement adapté à la culture sur buche. Le pleurote pulmonaire se développe également bien sur des bois durs comme le chêne, le peuplier, l’orme, ainsi que quelques conifères.
Il est possible de l’utiliser pour se débarrasser de vieilles souches d’arbres, en les inoculant à partir de cheville de bois. En plus de produire des champignons comestibles, cela permet de réduire les invasions potentielles avec des champignons parasites dangereux pour nos forêts.
Culture intérieure
La culture en intérieur donne d’excellents résultats avec le pleurote pulmonaire si l’atmosphère respecte les 4 paramètres de culture, et si les itinéraires techniques sont efficaces.
Substrat de sélection
On peut isoler cette souche sur des milieux gélosés MYPA, PDYA, OMYA et DFA.
Si la colonisation dure plus de 2 semaines sur gélose, le mycélium devient trop dense et il est alors difficile d’incuber correctement un substrat avec. Cette sur-incubation ne permet plus au mycélium d’être sectionné, même avec une bonne lame, qui tord simplement le réseau mycélien à la surface.
Substrat de colonisation
Pour créer un substrat de colonisation on peut utiliser des grains de blé, de seigle, d’avoine, de millet ou encore de maïs. Vous pouvez également utiliser de la sciure, mais celle-ci convient mieux pour l’extérieur.
Substrat de fructification
Enormément de matières organiques peuvent convenir à cette souche agressive. Vous pouvez consulter ce guide sur les substrats pour vous inspirer.
Cependant, les meilleurs rendements ont étés obtenus à partir de céréales, de paille, de sciure de bois et de canne à sucre.
L’adaptation génétique à pousser en présence de résine n’est pas encore entièrement exploitée par les producteurs de souches de champignons, mais cette innovation serait la bienvenue, étant donné que les résineux sont de plus en plus utilisés dans l’industrie du bois. Ces déchets pourraient être facilement recyclés en myciculture avec une souche « résinivore ».
Pour ce type de champignon productif, des cultures à base de substrats pasteurisés brutes conviennent très bien en terme de rendement. Certains myciculteurs utilisent de la luzerne en supplémentation d’un substrat brut. Si vous vous y essayez, attention au proportion, c’est un élément riche en azote.
Conteneur de culture
Pour cultiver Pleurotus pulmonarius, il est possible d’utiliser des sacs plastiques perforés simples ou en colonnes, des bacs, des racks verticals ou encore des bouteilles.
Rendement, récolte et conservation
Le rendement est très bon avec ce type de souche. Vous pouvez obtenir entre 100 et 200% d’efficacité biologique. Le rendement est obtenu à l’aide des fructifications qui sont relativement grosses au moment de la récolte. Vous pouvez récolter jusqu’à 4 ou 5 fois.
La croissance de ce champignon est très rapide. La qualité de la récolte est donc influencée par le moment où vous allez récolter.
Contrairement à d’autres espèces, le pleurote pulmonaire se reforme généralement au même endroit où il a poussé. Coupez-le donc proprement au moment de la récolte.
Si vous souhaitez conditionner vos champignons pour la vente, faites attention ! Ce champignon « prend racine » facilement et créé du nouveau mycélium, sur les substrats cartonnés, surtout si l’environnement est limité en échange de gaz. Des bactéries ou de nouveaux primordias pourraient rapidement apparaître dans ces conditions « d’enracinement ».
De manière générale Pleurotus pulmonarius se vend frais ou bien en poudre.
Synthèse des paramètres du pleurote pulmonaire
Paramètres d’incubation du pleurote pulmonaire
Température d’incubation | 24 à 29°C |
Humidité relative | 90 à 100% |
Durée d’incubation | 8 à 14 jours |
Concentration de C02 | >5000 |
Échange d’air frais | 1 volume/h |
Besoin en lumière | n/a |
Paramètres d’initiation des primordias du Pleurote pulmonaire
Température d’initiation | 10 à 24°C |
Humidité relative | 95 à 100% |
Durée d’initiation | 3 à 5 jours |
Concentration de C02 | 400 à 800 ppm |
Échange d’air frais | 5 à 7 volume/h |
Besoin en lumière | 1000 à 1500 lux |
Paramètres de fructification du pleurote pulmonaire
Température de fructification | 18 à 24°C |
Humidité relative | 95 % |
Durée de fructification | 3 à 5 jours |
Concentration de C02 | 400 à 800 ppm |
Échange d’air frais | 5 à 7 volume/h |
Besoin en lumière | 1000 à 1500 lux |
Nombre de récolte | 3 récoltes à 3-4 semaines d’intervalle |
Merci d’avoir lu cet article. N’hésitez pas à nous poser vos questions ou à partager cet article s’il vous a aidé ! 🙂
merci mais je ne vois pas l’annee d’apparition de cet ouvrage
Bonjour,
Vous avez besoin de la date de parution de quel ouvrage ?
Du coup ça peut se faire dehors comme le strophaire ? peut-être avec plus de précaution pour l’innoculation des copeaux de bois de départ