Le champignon mousseron [Calocybe gambosa]

Le mousseron de son nom scientifique Calocybe gambosa est appelé également Tricholome de la st Georges est un excellent champignon comestible. C’est un des premiers à être recherché à la sortie de l’hiver. Il apparait au printemps en rond de sorcière dans des lieux ouverts et variés. Son nom, autrefois « mousseron » issu du vieux Français, a des origines incertaines. On pense qu’il signifie « le champignon qui pousse dans la mousse« .

Dans cet article vous apprendrez :

  • Comment reconnaitre le mousseron ? Chapeau, pied, chair et face intérieure
  • Quand chercher le mousseron ? La saison et le climat de fructification
  • Où chercher le mousseron ? Les lieux, arbres, plantes et champignons bio-indicateurs
  • Les champignons similaires au mousseron : Comestible et toxique.

Comment reconnaitre facilement le mousseron ?

Le champignon mousseron, faisant partie des Basidiomycètes et de la famille des Tricholomatacées, est un champignon comestible facile à reconnaitre. Au vue de sa date de pousse proche de la saint Georges, il était autrefois nommé Tricholoma georgii.

Le mousseron ou le tricholome de st georges pousse dans de nombreux endroit variés
Deux mousserons ayant poussés en prairie

Le chapeau

Le mousseron possède un chapeau d’un diamètre de 5 à 10cm. Parfois jusqu’à 15cm pour les très gros spécimens. Il est de couleur blanchâtre tirant sur l’ocre pâle ou encore le crème. Sa forme est hémisphérique, devenant convexe, irrégulière et bosselée. Sa marge est enroulée et épaisse. Sa cuticule ( le dessus du chapeau) a une texture veloutée au toucher. Puis, il s’étale, s’aplanit en vieillissant.

Le pied

Le pied du tricholome de la st georges est plein, relativement court et robuste, entre 4 à 7 cm de hauteur. Il est blanc à crème et ne possède pas d’anneau.

La face intérieure

Sa face intérieure possède des lamelles. Elles sont fines et très serrées les une par rapport aux autres. Elles sont adnées(fixées sur le pied) à échancrées ( qui présente un creux), également de couleur blanche à crème.

La chair

La chair est blanche, dense et très épaisse. Elle propose une odeur affirmée et agréable de farine fraîche, ou encore de pâte à pain selon le nez de certain.

Les spores du mousseron

Pour ceux qui utilisent le microscope pour l’identification des champignons, les spores sont de formes ellipsoïdales, de 3 à 5 µm sur 3 à 4 µm. La couleur de sa sporée est blanche.

Remarque : Attention il ne faut pas confondre, le vrai mousseron décrit plus haut avec homonyme, le faux mousseron, appelé le marasme des oréades, de nom scientifique, Marasmius oreades.

Autre remarque: Il existe un variant génétique du mousseron, qui a le chapeau jaune. Il s’agit de Calocybe gambosa var. flavida. C’est également un très bon comestible.

Quand chercher le mousseron ?

La saisonnalité du mousseron

Le mousseron pousse principalement au printemps, c’est d’ailleurs ce qui lui donne également le nom de mousseron de printemps. Il peut être cueillit dès la mi-mars si le temps est propice, mais il apparait principalement d’Avril à Juin. Son nom Tricholome de la saint Georges fait référence à son apparition, proche du 23 Avril ( date de la saint Georges).

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De timides poussées peuvent avoir lieu en automne si le climat est propice. Cela reste cependant rare, il faut que le sol se refroidisse puis se réchauffe, ce qui n’est généralement pas le cas en automne.

Le mousseron ou encore le tricholome de st georges est un très bon champignons comestibles
De beaux mousserons cueillis à la lisière de la forêt

Le climat de fructification de Calocybe gambosa

En terme de climat de fructification, le mousseron pousse globalement comme les autres champignons sauvages.

Lorsqu’une pluie vient rafraichir le sol au printemps, le mycélium souterrain de Calocybe gambosa subit ce que l’on appelle un choc hydro-thermique. Un choc de température et d’eau !

Les conditions du sol ainsi créées vont pouvoir se révéler favorables pour le mousseron si la température de l’air se réchauffe, créant ainsi une différence importante sol/air. Puis, 5 à 6 jours plus tard, si l’humidité de surface se maintient, des ronds de sorcières de mousseron vont apparaitre partout où du mycélium est présent, et vous aurez de belle cueillette !

Où trouver le mousseron ?

Le Tricholome de st georges est très présent et donc commun en Europe. Le mousseron pousse dans de nombreux et divers endroits. On le trouve souvent en ronds de sorcières. Ces ronds peuvent grandir de plusieurs centimètres chaque année et on peut le retrouver facilement au même endroit. Il est cueillit en plaine jusqu’en moyenne altitude, de 300 à 700m.

Les lieux

On retrouve Calocybe gambosa sous les taillis, aux niveaux des lisières de forêts, sous les haies, dans les prairies, les pelouses et autres lieux ouverts. Plus généralement dans les lieux ombragées et humide, avec une exposition nord, nord-ouest.

Les arbres indicateurs

Les mousserons se retrouvent proches de plusieurs types d’arbres, principalement feuillus. En forêt comme dans les vergers le printemps. Les plus communs sont:

  • Frênes
  • Ormes
  • Chênes
  • Pommiers
  • Pruneliers

Les plantes indicatrices

Les plantes indicatrices de la présence de mousseron, sont principalement des plantes qui montrent la présence d’une humidité constante:

  • Ronces
  • Mousses
  • Ray grass

Les champignons indicateurs

C’est un des premiers champignons de printemps. Il pousse au même moment et dans le même biotope que la délicieuse morille !

La présence de la morille indique la présence de Calocybe gambosa
Des morilles indiquent la présence de mousserons

Les champignons similaires au mousseron

Les champignons similaires comestibles

  • Le faux mousseron ( Marasmius oreades): Attention, il s’agit ici d’une confusion, seulement de nom. Ces deux champignons ne se ressemblent pas de forme, ni de couleur! C’est un bon comestible, qui a cependant le pied coriace si on le laisse trop vieillir.
  • Le Clitocybe nébuleux (Clitocybe nebulosa): Ce champignon ressemble fortement au mousseron. Il est théoriquement comestible, mais il a déjà causé des troubles digestifs, ingéré en grande quantité. La principale différence avec le mousseron, c’est sa période de pousse. Il apparait de la fin de l’été, jusqu’en automne.

Les champignons similaires toxiques

  • Le clitocybe des bords des routes (Clitocybe rivulosa): C’est un champignon très toxique qui contient une molécule appelé muscarine. Il est différent du mousseron avec un pied beaucoup plus fin et une odeur de sous-bois, plus que de farine.
  • L’entolome livide (Entoloma sinuatum) C’est un champignon très toxique, voire mortel. Il provoque nausée, vomissement et diarrhée n’atteignant le système digestif et le foie. Son chapeau est plus gris et ses lames sont très échancrées. Cela permet de le différencier du mousseron.
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La culture du mousseron ?

Pour le moment, j’ai pu observer seulement des essais de culture de mycélium du tricholome de st georges, sur grains et sur géloses de nos amis américains. Mais en aucun cas une fructification sur substrat.

Certains pensent que calocybe gambosa est un champignon mycorhizien, mais en pratique, vu qu’il forme des ronds de sorcières, c’est plutôt un champignon saprophyte, qui consomme de la matière organique morte, selon moi.

Il n’est pas exclu qu’il vive en symbiose avec une plante ou une bactérie spécifique. Si c’est le cas, il faudra cultiver également son symbiote ou alors sélectionner des souches qui peuvent se détacher de cette relation pour leurs fructifications.

Si vous avez des remarques ou des questions sur le mousseron dit le tricholome de st georges, n’hésitez pas à nous partager un commentaire ! 🙂

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4 réponses sur “Le champignon mousseron [Calocybe gambosa]”

  1. baptiste boiteux dit :

    bonjour etant agriculteur j ai remarqué que l’herbe etait plus verte et plus haute ou il y a des mousserons de printemps donc je désirerais repeter le phénomene sur toute la prairie alors j’aurais besoin de conseils merci

    1. Bonjour, je pense que c’est peut être une question d’azote si l’herbe y pousse mieux. Difficile à dire, il y a peut d’études ou de tests qui ont été réalisés avec cette espèce..

  2. Florian Gugler dit :

    On peut observer un phénomène assez spécifique aux « ronds de sorcières »: la couleur très verte de l’herbe autour du cercle, ceci étant dû à la libération de substances nutritives par le champignon après croissance du mycélium. On peut donc repérer « un coin » sans même y trouver de sporophores.

    1. Je ne mettais jamais fait la remarque, mais c’est tout à fait pertinent 🙂

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