La mycorhize : 7 types d’association

La mycorhize est une structure, entre un champignon et une racine de plante, qui permet d’Ć©changer des nutriments et des informations. Ce pont entre les individus est favorable, et, souvent indispensable pour les deux individus, c’est donc une relation de type symbiotique. La nature a crĆ©Ć© plusieurs types de mycorhizes, qui interagissent de maniĆØre diffĆ©rente en fonction du champignon et de la plante. Dans cet article je vous dĆ©taille les 7 types d’associations mycorhiziennes existant dans la biosphĆØre!

Gardez Ć  l’esprit que chaque plante et champignon peut former simultanĆ©ment plusieurs types de mycorhizes.

Les 7 diffƩrents types de mycorhize :

  • La mycorhize Ć  arbuscule
  • La mycorhize Ć©ricoĆÆde
  • La mycorhize arbutoĆÆde
  • L’endomycorhize monotropoĆÆdes
  • La mycorhize orchioĆÆde
  • L’ectomycorhize
  • L’ectendomycorhize

La mycorhize Ć  arbuscule (endomycorhize)

Toutes les espĆØces du genre GlomĆ©romycĆØtes font parties des mycorhizes Ć  arbuscule. Il y a environ 85% de toutes les plantes qui sont impliquĆ©es dans ce type de relation symbiotique. ( Bryophytes, PtĆ©ridophytes, Gymnospermes et Angiospermes )

Des fossiles ont mis en Ć©vidence ces associations, datant de 450 millions d’annĆ©es. La symbiose des mycorhizes Ć  arbuscule est de loin la plus ancienne des relations mycorhiziennes. C’est probablement pour Ƨa qu’elle est si rĆ©pandue aujourd’hui dans le rĆØgne vivant, Ć  travers presque toutes les plantes du monde et les Ć©cosystĆØmes.

Dans les prairies, sa prĆ©sence permet d’augmenter la biodiversitĆ© d’environ 30%. Dans le dĆ©sert les mycorhizes arbusculaires sont critiques pour la santĆ© et l’hydratation des plantes. SpĆ©cialement pour les cactus qui ont peu ou pas de filament racinaire.

En tant que Ā«Ā gĆ©nĆ©ralisteĀ Ā», elles peuvent s’associer avec beaucoup de plantes en mĆŖme temps. La mycorhize Ć  arbuscule peut se connecter intimement Ć  la majoritĆ© des plantes Ć  travers les Ć©cosystĆØmes pour former un rĆ©seau mycorhizien indĆ©finiment grand pour distribuer des ressources et des informations Ć  ceux qui y sont connectĆ©s.

Dans 1 m3 de sol, la longueur des mycorhizes Ć  arbuscules peut s’Ć©tendre sur plus de 3 kilomĆØtres ! Plus que n’importe quel autre type de mycorhize, la prĆ©sence des mycorhizes Ć  arbuscules peut ĆŖtre un Ć©lĆ©ment dĆ©terminant dans la diversitĆ© des plantes et l’assemblage des habitats qu’elles occupent. Si un champignon veut gouverner le monde, il devrait s’inscrire Ć  la sociĆ©tĆ© secrĆØte de la mycorhize Ć  arbuscule..!

Reconnaissons donc leurs influences, la mycorhize Ć  arbuscule a Ć©tĆ© beaucoup Ć©tudiĆ©e pour son importance Ć©cologique et Ć©conomique durant les derniĆØres dĆ©cennies. C’est la symbiose la plus Ć©tudiĆ©e en rapport avec les plantes et les champignons.

La forme des hyphes intracellulaire donne son nom Ć  la mycorhize Ć  arbuscule
SchƩma de la structure de la mycorhize arbusculaire dans une coupe racinaire.

Une attention importante a Ć©tĆ© donnĆ©e par rapport Ć  la croissance des plantes et la fertilisation. La culture de beaucoup de plantes est amĆ©liorĆ©e par des inoculations de mycorhize Ć  arbuscule, comme celle du maĆÆs, du blĆ©, de l’orge et des oignons, augmentant leurs croissances respectivement de 2, 3, 4 et 6 fois.

Les mycorhizes arbusculaires peuvent rĆ©duire la fertilisation Ć  base d’intrant, comme pour l’azote ou le phosphore, de 30 Ć  40% dĆØs la premiĆØre annĆ©e.

Elles font partis des seules champignons qui peuvent rĆ©pondre Ć  la demande Ć©nergĆ©tique d’une baisse de nitrate dans le sol en la compensant par une forme d’azote qui peut ĆŖtre mĆ©tabolisĆ©e par les plantes.

La mycorhize Ć  arbuscule a montrĆ© qu’elle peut dĆ©fendre les racines contre des agents pathogĆØnes, comme les espĆØces du genre Fusarium et les moisissures du genre Phytophthora.

Les espĆØces du genre Fusarium peuvent ĆŖtre 3 Ć  10 fois moins abondantes dans les zones racinaires des tomates qui sont mycorhizĆ©es avec la mycorhize arbusculaire, comparĆ© Ć  des plants non mycorhizĆ©s.

Cependant, beaucoup d’agents pathogĆØnes infectent les racines plus rapidement que les mycorhizes arbusculaires. C’est pour cela que les associations mycorhiziennes devraient ĆŖtre prĆ©Ć©tablies pour rĆ©duire les infections pathogĆØnes.

Dans une Ć©tude [Babikova and all, 2013], on a montrĆ© que la mycorhize Ć  arbuscule transmettait des informations entre les plants de tomates Ć  travers le rĆ©seau mycorhizien : lorsque certaines plantes Ć©taient attaquĆ©es par des pucerons, les autres plantes connectĆ©es au rĆ©seau mycorhizien ont commencĆ© Ć  produire des composĆ©s Ā«Ā anti-puceronĀ Ā» ( anti-pathogĆØne).

En influenƧant le comportement de dĆ©fense de la plante, ces champignons ont indirectement crĆ©Ć© une cascade d’effets. Les molĆ©cules produites par les plantes ont attirĆ© des herbivores et autres prĆ©dateurs naturels des pucerons. C’est lĆ  que l’on peut observer la grande et indĆ©terminable influence qu’ont les mycorhizes Ć  arbuscules sur les Ć©cosystĆØmes.

Sur tous les continents, exceptĆ© en Antarctique, les champignons Ć  mycorhize Ć  arbuscule sont trouvĆ©s partout. Habitant les prairies, les forĆŖts, les dĆ©serts, les environnement aquatiques, les zones salines et bien d’autres Ć©cosystĆØmes.

Elles sont communes dans des sols neutres Ć  lĆ©gĆØrement alcalins, riche en minĆ©raux ( alluvions) avec une faune et flore riche. Dans les zones agricoles qui sont constamment labourĆ©es, la sporulation abondantes des espĆØces du genre Glomus permet leurs survies. Mais leurs hyphes ne peuvent s’allonger et aller coloniser d’autres plantes, comme pour la plupart des champignons mycorhiziens arbusculaires.

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Les GlomĆ©romycĆØtes sont trĆØs adaptĆ©s pour s’associer grĆ¢ce aux mycorhizes Ć  arbuscule : leur ADN contient plus de 100.000 gĆØnes ayant un rapport avec cette symbiose. ComparĆ© Ć  d’autres types de mycorhizes, la mycorhize arbusculaire est facile et peu chĆØre Ć  cultiver.

La mycorhize Ć©ricoĆÆde ( endomycorhize)

Quelques genres de champignons dans l’ordre des AscomycĆØtes possĆØdent des mycorhizes Ć©ricoĆÆdes. Les plantes qui font parties des Ericaceae, incluent celle du genre Erica ( les bruyĆØres) , Calluna ( les callunes) et Vaccinium (plantes variĆ©es produisant des baies. )

On trouve cette forme de mycorhize sur tous les continents sauf en Antarctique, gĆ©nĆ©ralement dans les prairies de hautes altitudes, dans les landes, dans la forĆŖt borĆ©ale (taiga) et dans la tundra ( sous-sol gelĆ© ).

Ces environnements extrĆŖmes sont caractĆ©risĆ©s par un sol pauvre en nutriments et trĆØs acide. Certaines de ces terres peuvent avoir un pH qui descend sous le 2,5, autant que du jus de citron ! Dans ces paysages durs et vastes ces formes de mycorhize agissent Ć©galement comme dĆ©composeurs, et permettent donc de faire vivre l’Ć©cosystĆØme en dĆ©bloquant des nutriments.

En ayant le rĆ“le de champignon dĆ©composeur primaire et mycorhizien dans leurs environnement, ces espĆØces sont des maĆ®tres artisans des flux de nutriments dans ces habitats rudes.

Cependant la mycorhize Ć©ricoĆÆde est peu Ć©tudiĆ©e, beaucoup de question sur la maniĆØre dont elles survivent dans leurs environnement restent sans rĆ©ponsesā€¦

La symbiose Ć©ricoĆÆde se forme de maniĆØre externe, telle un rĆ©seau lĆ¢che de hyphes autour de lā€™extĆ©rieur des petites racines des plantes. De cette trame de mycĆ©lium, les hyphes pĆ©nĆØtrent les cloisons des cellules corticales ( cellules de l’Ć©corce) de la racine, pour former des bobines intracellulaires, densĆ©ment emballĆ©es dans les cellules racinaires.

Cette association fonctionne principalement avec des plantes de type Ericacea
SchĆ©ma de la structure de la mycorhize Ć©ricoĆÆde dans une coupe racinaire.

Une racine peut ĆŖtre si densĆ©ment emballĆ©e par des bobines que son volume peut ĆŖtre occupĆ© par 80% de mycĆ©lium. Le champignon fournit la plante en azote, provenant des protĆ©ines quā€™il a digĆ©rĆ©. Sous des conditions extrĆŖmes, le champignon peut fournir son hĆ“te en carbone dĆ©rivĆ© de la digestion de polysaccarides et de protĆ©ines, Cette inversion de rĆ“le est une des hypothĆ©tiques raisons de leurs associations.

La mycorhize arbutoĆÆde

Beaucoup de genres parmi les BasidiomycĆØtes crĆ©ent des mycorhizes arbutoĆÆdes avec des plantes du genre Arbustus (les arbousiers), Arctosphylos ( les busseroles, plantes dā€™AmĆ©rique) et les Comarostaphylis ( similaire Ć  la bruyĆØre, plantes dā€™AmĆ©rique).

La relation arbutoĆÆde est rĆ©guliĆØrement Ć©tablie avec des arbustes rustiques persistants et arbre de la famille des Artuboideae. Structurellement ces champignons dĆ©veloppent un fin manteau autour de lā€™extĆ©rieur de la cellule, puis un rĆ©seau Ć©tendu de hyphes entre lā€™Ć©piderme et les cellules corticoĆÆdes de la racine, connu sous le nom de rĆ©seau de Hartig. Et enfin, une bobine intra-cellulaire, donc Ć  lā€™intĆ©rieur des cellules corticales des racines de la plante.

La structure mycorhizienne arbutoĆÆde Ć  une structure unique.
SchĆ©ma de la structure de la mycorhize arbutoĆÆde dans une coupe racinaire.

La combinaison de ces trois caractĆ©ristiques est unique Ć  la mycorhize arbutoĆÆde. Les champignons impliquĆ©s dans la symbiose arbutoĆÆde sont dā€™une certaine maniĆØre unique parce quā€™ils ne forment pas uniquement la structure endomycorhizienne dĆ©crite au dessus, mais peuvent crĆ©er simultanĆ©ment des structures trĆØs diffĆ©rentes( comme les ectomycorhizes ) avec des plantes en dehors de la famille des ArbutoĆÆdes. En dā€™autres mots, ces champignons ne forment pas seulement des rĆ©seaux mycorhiziens avec des plantes de diffĆ©rentes familles ( comme les mycorhizes arbutoĆÆdes ) mais peuvent aussi dĆ©velopper deux structures mycorhiziennes complĆØtement diffĆ©rentes en fonction de la plante avec laquelle ils vont sā€™allier.

L’endomycorhize MonotropoĆÆde

Quelques genres de la Famille des BasidiomycĆØtes, notamment les genres Tricholoma et Boletus crĆ©ent cette forme de symbiose avec toute les 10 genres dā€™Achlorophyllous ( plantes non chlorophylliennes) de la famille des Monotropaceae.

Toutes les plantes de la famille des Monotropaceae sont basiquement rouge, blanche, ou toute autre couleur non verte, du faite quā€™elles ne pratiquent pas la photosynthĆØse. Sans la capacitĆ© Ć  pouvoir produire des sucres, ces plantes sont largement dĆ©pendantes de la formation dā€™une symbiose mycorhizienne pour survivre. Mais comme les champignons ne rĆ©alisent pas la photosynthĆØse non plus, ces sucres doivent ĆŖtre obtenus par des plantes, avec qui, les champignons mycorhiziens sont eux mĆŖme associĆ©s.

La relation monotropoĆÆde est souvent dĆ©crite comme une forme de Ā« myco-parasitisme Ā» dans laquelle la plante achlorophyllienne vole le champignon, et par extension la seconde plante, en nourriture.

Cependant, la mycorhize monotropoĆÆde peut rĆ©aliser un flux de nutriment allant dans les deux sens. Ce flux bidirectionnel a Ć©tĆ© mis en Ć©vidence dans des Ć©tudes en utilisant du phosphore radioactif injectĆ© dans la plante monotrope, qui a pu migrer jusquā€™Ć  l’arbre voisin par lā€™utilisation du rĆ©seau mycorhizien.

Le type de mycorhize monotropoĆÆde s'associe champignons et plantes achlorophylle
SchĆ©ma de la structure de la mycorhize monotropoĆÆde dans une coupe racinaire.

La structure monotropoĆÆde commence avec un manteau dense de mycĆ©lium qui entoure les racines de la plante. Depuis ce manteau, le champignon pĆ©nĆØtre les cellules racinaires Ć©pithĆ©liales grĆ¢ce Ć  un hyphe Ā« perceuse Ā». Cette association semble ĆŖtre une source primaire dā€™Ć©change de nutriments, jusquā€™Ć  ce quā€™elles gonflent et Ć©clatent au niveau des cellules des racines de la plante, relĆ¢chant le contenu cellulaire dans la plante. Cette auto-sacrifice par le champignon apparait gĆ©nĆ©ralement de Juin Ć  AoĆ»t, durant le temps de production des graines de la plante.

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Mycorhize OrchidoĆÆde

Ces symbioses se forment chez quelques genres de la famille des BasidiomycĆØtes ( Armillaire, MycĆØne et Russule ) avec possiblement toutes les espĆØces de la famille des Orchideae ( environ 880 genres avec 22,000 Ć  25,000 espĆØces).

Les orchidĆ©es sont les plus complexes ou Ā« les plus Ć©voluĆ©es Ā» de toutes les plantes, et aussi la famille la plus grande et diversifiĆ©e de toutes les plantes Ć  fleurs. Comprenant environ 10% de toutes les plantes Ć  graines, les orchidĆ©es sont 2 fois plus nombreuses que les oiseaux et 4 fois plus nombreuses que les mammifĆØres.

Indubitablement, ce succĆØs rĆ©volutionnaire est arrivĆ© grĆ¢ce aux associations mycorhiziennes que toutes les orchidĆ©es forment.

AprĆØs hydratation, le tĆ©gument de la graine se rompt et quelques courtes pseudo-racines en sortent, recherchant dans lā€™environnement un partenaire mycorhizien. Si un champignon compatible est prĆ©sent, son mycĆ©lium pĆ©nĆØtrera lā€™embryon de la plante, lĆ  oĆ¹ les cellules de lā€™orchidĆ©e sā€™invagineront absorbant lā€™hyphe du champignon. EntourĆ© dā€™une bulle de cytoplasme, cet hyphe sā€™Ć©tendra rapidement en une masse dense, enroulĆ©e, emballĆ©e et appelĆ©e Ā«Ā peloteĀ Ā».

Comme un casse-croĆ»te fongique, la pelote meurt un jour ou deux aprĆØs sā€™ĆŖtre formĆ©e, cā€™est Ć  ce moment que les cellules de lā€™orchidĆ©e consomment les riches nutriments de lā€™hyphe-sandwich.

Les pelotes sont communĆ©ment la source primaire de nourriture des orchidĆ©es sauvages. Chaque cellule racinaire dā€™orchidĆ©e peut ĆŖtre nourrit rĆ©pĆ©titivement par des pelotes, amenĆ©s par des vagues de liasses d’hyphes, continuellement dĆ©veloppĆ©es et dissoutes Ć  lā€™intĆ©rieur dā€™une seule cellule dā€™orchidĆ©e.

L'association mycorhizienne avec les orchidƩes est la plus complexes de toute
SchĆ©ma de la structure de la mycorhize orchioĆÆde

Un rĆ©giment nutritif peut Ć©galement se dĆ©velopper avec de multiples espĆØces de champignons, qui chacune Ć  tour de rĆ“le nourrissent la mĆŖme cellule racinaire, un peu comme une famille Ć©levant un enfant.

En gĆ©nĆ©ral, les semis dā€™orchidĆ©es sā€™associent avec plus dā€™espĆØce de champignons que les orchidĆ©es matures. Cette relation change au cours de la vie de lā€™orchidĆ©e, notamment quand les orchidĆ©es matures commencent Ć  produire leur propre chlorophylle.

Une fois mature, la plupart des orchidĆ©es chlorophylliennes sont toujours associĆ©es avec des champignons mycorhiziens pour obtenir de lā€™azote et du phosphore. Quelques-unes vont Ć©tendre leur dĆ©pendance Ć  leurs partenaires mycorhiziens en passant quelques annĆ©es sous le sol avant de dĆ©velopper des parties aĆ©riennes photosynthĆ©tiques et florales.

Un exemple bien connu de cette dĆ©pendance Ć©tendue sur des orchidĆ©es sauvages europĆ©ens appelĆ©s hellĆ©borines. Une fois que lā€™orchidĆ©e commence Ć  devenir photosynthĆ©tique, elle peut approvisionner le champignon en carbone, contredisant cette croyance de longue date car cela la relation nā€™Ć©tait pas mutualiste.

Mais environ 200 espĆØces dā€™orchidĆ©es continuent Ć  ĆŖtre achlorophylliennes lorsquā€™elles sont matures. ( Galeola, Gastrodia, Corallorhiza et Rhizanthella ). Les espĆØces du genre Russula sā€™associent souvent avec des orchidĆ©es achlorophylliennes.

Le champignon Rhizoctonia qui sā€™associe avec de nombreuses orchidĆ©es est aussi connu pour agir comme un dĆ©composeur pour les plantes non orchidĆ©es. Curieusement ce champignon ne semble pas produire de sporesā€¦ quelques espĆØce du genre Mycena sā€™associent avec les espĆØces dā€™orchidĆ©e Cymbidium et Gastrodia. Ces espĆØces de champignons sont plus connues pour agir comme dĆ©composeurs plutĆ“t que comme champignons mycorhiziens, un reflet de la flexibilitĆ© dā€™adaptation de beaucoup de champignons..!

Les semis de lā€™orchidĆ©e Gastrodia Ć©lata ( une plante utilisĆ©e traditionnellement en mĆ©decine chinoise ) dĆ©veloppent des structures mycorhiziennes avec le champignon saprophyte Mycena osmundicola, mais quand celle-ci arrivent Ć  maturation, elles changent de partenaire pour lā€™Armillaire couleur de miel ( Armillaire spp. ) un parasite commun des arbres.

Le genre dā€™orchidĆ©e Dracula ( environ 150 espĆØces du Mexique au PĆ©rou ) produit une unique aire de pollinisation dans le centre de sa fleur qui ressemble Ć  un petit champignon. Ces structures sont Ć©tudiĆ©es pour attirer les mouches fongiques, intervenants dans la pollinisation de cette plante. Elles font parties du peu dā€™exemple bio-mimĆ©tiques trouvĆ©s dans les espĆØces non fongiques.

La plupart des cultures dā€™orchidĆ©es ne sont pas inoculĆ©es lors du semi avec des espĆØces de champignons mycorhiziens. Elles sont plutĆ“t produites sur un milieu riche en nutriment avec des Ć©quipements et des techniques similaires Ć  la culture des champignons.

La maturation des orchidĆ©es requiert un environnement humide similaire Ć  celui que lā€™on utilise pour la fructification des champignons. Dā€™ailleurs aux Etats-Unis, des fermiers champignonnistes se transforment en cultivateur dā€™orchidĆ©es et vice versa ! Ce changement est en parti du Ć  des conditions Ć©conomiques gĆ©ographiques.

Cependant une Ć©tude [Umata, 1998] dĆ©montra que le shiitakĆ© et quelques autres espĆØces de champignons dĆ©composeurs peuvent supporter le dĆ©veloppement dā€™orchidĆ©es achlorophylliennes du genre Erythrorchis.

Dā€™autres relations associatives champignons-orchidĆ©es nā€™ont probablement pas encore Ć©tĆ© dĆ©couvertes, une aventure prometteuse pour amĆ©liorer la beautĆ© et la diversitĆ© de ces deux pratiques culturales. Peut-ĆŖtre que dans le futur, la combinaison Ć©lĆ©gante de la culture des champignons et de la culture des orchidĆ©es par les humains sera comme un symbole de la plus haute forme dā€™association entre les organismes les plus Ā« Ć©voluĆ©s Ā» des Plantae, Animalia et du royaume fongique.

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Les ectomycorhizes ( mycorhize interne)

Elles reprĆ©sentent 5 000 Ć  6 000 espĆØces dans 65 genres avec environ 2/3 de BasidiomycĆØtes ( Amanita, Boletus, Cortinarius, Lecinum, Pisolithus, Rhizopogon, et Suillus ) et 1/3 sont des AscomycĆØtes ( Tuber et Terfezia ). Cette association est trouvĆ©e chez 5% des plantes terrestres (140 genres dans 43 familles ) incluant environ 3% des plantes Ć  graines et la majoritĆ© des arbres forestiers ( eucalyptus, chĆŖnes, peupliers, hĆŖtres, bouleaux, saules et Ć©picĆ©as).

Les ectomycorhizes sont considĆ©rĆ©es comme les types de relations mycorhiziennes les plus avancĆ©es, avec une origine datant dā€™approximativement de 250 millions dā€™annĆ©es.

Beaucoup de champignons ectomycorhiziens peuvent ĆŖtre spĆ©cifiques Ć  un hĆ“te. Par exemple Boletus elegans tend Ć  pousser uniquement avec des mĆ©lĆØzes. Alors que dā€™autres espĆØces comme Amanita muscaria sont plutĆ“t cosmopolites et peuvent sā€™associer avec plus de 20 espĆØces dā€™arbres.

Inversement, quelques arbres peuvent former plusieurs associations, comme l’EpicĆ©a commun ( Picea albies) qui peut s’associer Ć  une centaines de champignons ectomycorhiziens diffĆ©rents.

Le genre Lactarius et Russula sont considĆ©rĆ©s comme les plus importantes espĆØces ectomycorhiziennes tant elles peuvent former d’associations variĆ©es avec diffĆ©rents arbres dans le monde.

Les champignons ectomycorhiziens confĆØrent de nombreux bĆ©nĆ©fices Ć  leurs partenaires. Par exemple, Pisolithus tinctorius et Thelephora terrestris sont anti-parasitiques contre le pathogĆØne racinaire Phytophthora cinnamomi sur les espĆØces du genre Pinus.

Laccaria laccata peut rĆ©duire les maladies causĆ©es par Fusarium oxyporum sur les arbres Pseudotsuga menziessi, Picea abies et P. sylvestris. Quelques espĆØces de champignons ectomycorhiziens produisent des antibiotiques qui peuvent lutter contre les pathogĆØnes.

Pisolithus tinctorius peut tolĆ©rer des tempĆ©ratures de sols allant jusqu’Ć  40Ā°C, faisant de lui un partenaire de choix pour les espĆØces de pins plantĆ©s dans les rĆ©gions chaudes. Beaucoup d’arbres des forĆŖts ne survivraient pas sans leurs champignons partenaires, mettant au premier plan l’intĆ©rĆŖt, pour la sylviculture, de compter sur les inoculations d’ectomycorhizes pour le succĆØs des plantations.

Structurellement les champignons ectomycorhiziens forment un manteau gainant autour des racines de leur plante partenaire avec une Ć©paisseur de 5 Ć  10 hyphes ( environ 50 Ć  100 Ī¼m). Ce manteau est l’endroit ou les fungis absorbent et stockent les nutriment comme l’azote, le phosphore, le potassium et le calcium.

L'ectomycorhize ne crƩƩ pas de structure intracellulaire avec les racines de la plante.
SchĆ©ma de la structure de l’ectomycorhize dans une coupe racinaire.

A partir de cette couche, les hyphes traversent Ć  l’intĆ©rieur de la racine pour former une structure que l’on nomme le rĆ©seau de Hartig, entre les cellules racinaires. Contrairement aux champignons endomycorhiziens, les ectomycorhiziens ne pĆ©nĆØtrent pas la paroi des cellules racinaires, bien qu’elles puissent envelopper l’entiĆØretĆ© des cellules racinaires avec leurs gaines.

Les ectomycorhizes peuvent augmenter la surface d’un systĆØme racinaire par un facteur x 47. Souvent, les racines rĆ©sultantes de cette association tendent Ć  se sous-dĆ©velopper, et Ć  prendre une apparence courte et bouffie.

Le mouvement de stockage des sucres par la plante, dans ses propres racines, en fin d’Ć©tĆ© et en automne, peut ĆŖtre influencĆ© par la formation de champignons ectomycorhiziens. Cependant, la largeur de taille de certains champignons ectomycorhiziens, comme le cĆØpe de Bordeaux (Boletus edulis) et le Matsutake ( Tricholoma matsutake) peuvent ĆŖtre partialement attribuĆ©es Ć  des actions saprophytes.

Environ 25% des champignons ectomycorhiziens donnent des fruits dans le sol (hypogĆ©e), comme la truffe et ses apparentĆ©s. Les 75% restant de champignons Ć  ectomycorhizes, forment des fruits au dessus du sol ( Ć©pigĆ©e). Il faut noter que, certains champignons peuvent aussi former des mycorhizes arbutoĆÆdes et monotropoĆÆdes.

Les fungis Ć  ectomycorhizes prĆ©dominent dans la strate supĆ©rieure du sol, lĆ  oĆ¹ il y a des dĆ©bris organiques grossiers, oĆ¹ le sol acide reƧoit une grande quantitĆ© de prĆ©cipitation et oĆ¹ la faune et la flore a une diversitĆ© relativement faible. LĆ  oĆ¹ la diversitĆ© de ces champignons ectomycorhiziens est grande, on trouve souvent un gradient d’espĆØce, avec l’avancement de l’Ć¢ge de la forĆŖt.

Autour du tronc de l’arbre, des segmentations radiales d’espĆØces se produisent. DiffĆ©rents champignons ectomycorhiziens peuvent ĆŖtre trouvĆ©s, occupant des zones spatiales distinctes.

Les champignons ectomycorhiziens semblent ĆŖtre plus prĆ©sents dans les forĆŖts des zones tempĆ©rĆ©es que dans celles des zones tropicales. Dans les zones borĆ©ales, ils peuvent reprĆ©senter plus de 32% de la masse du sol! Beaucoup de ces champignons ectomycorhiziens peuvent aussi former des mycorhizes Ć©ricoĆÆdes.

L’ectendomycorhize ( interne et externe Ć  la racine)

Quelques espĆØces d’AscomycĆØtes et de BasidiomycĆØtes peuvent former cette association avec les arbres du genre Pinus (pins) Picea ( Ć©picĆ©a) et Larix ( mĆ©lĆØze ).

Ce genre de mycorhize n'est prƩsent que durant les forts stresses de la plante
SchĆ©ma de la structure l’ectendomycorhize dans une coupe racinaire

Cette forme de mycorhize peu Ć©tudiĆ©e est principalement trouvĆ©e dans les plants de pĆ©piniĆØres et rarement dans les Ć©cosystĆØmes forestiers. Comme son nom l’indique, cette mycorhize possĆØde des caractĆ©ristiques ectomycorhiziennes mais elle peut Ć©galement dĆ©velopper une structure intra-cellulaire, soit Ć  l’intĆ©rieur des cellules de la racine. Il est possible que cette relation dualiste ne se dĆ©veloppe que sous des conditions de stress extrĆŖme pour la plante, auxquelles le champignon de soutien tente de remĆ©dier.

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2 rĆ©ponses sur “La mycorhize : 7 types d’association”

  1. bonjour, j’aime beaucoup votre article, cependant j’aurai aimĆ© avoir les noms scientifiques d’au moins cinq espĆØces d’ectendomycorhizes, puis que mĆŖme la littĆ©rature ne me les fournis difficilement

    1. Bonjour,
      Je peux seulement vous donnez le nom de deux espĆØces : Helianthemum guttatum et Monotropa hypopitys

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