La coulemelle [ Macrolepiota procera ]

La coulemelle est un champignon comestible de grande valeur. C’est une des plus grande lépiote, elle peut faire jusqu’à 40cm de hauteur. Macrolepiota procera, de son nom scientifique se retrouve dans toutes les régions de France à la fin de l’été. Effectivement, si vous êtes régionaliste et que vous ne trouvez pas le nom préféré de votre champignon, je suis désolé, je ne suis pas anthropologue.. :p En tous cas depuis ma première trouvaille, il ne me tarde qu’une chose chaque année, la prochaine saison des coulemelles ! Je vais ici vous apprendre tout ce que je sais pour que vous puissiez la trouver et la reconnaître plus facilement.

Dans cet article vous apprendrez :

  • Comment reconnaître le plus surement possible la coulemelle ? Chapeau, pied, anneaux et chair.
  • Quand rechercher la coulemelle ? Climat et saisons.
  • Où rechercher la coulemelle? Biotopes et lieux favoris.
  • Les champignons similaires à la coulemelle : Les confusions avec les toxiques et les comestibles.
  • Un peu de cuisine avec la coulemelle.

Classification de la coulemelle

  • Règne : Fungi
    • Division : Basidiomyceta
      • Classe : Agaricomyteces
        • Ordre : Agaricales
          • Famille : Agaricaceae
            • Genre : Macrolepiota
              • Espèce : Macrolepiota Procera

Comment reconnaître la coulemelle ? [Macrolepiota procera]

Il existe de nombreux types de lépiote. Avant même de commencer à distinguer ou pas une coulemelle, observez sa taille. Si celle-ci fait plus de 15cm, vous pouvez commencer à analyser sa morphologie sans craindre d’être sur une petite espèce de lépiote, qui elles, sont toxiques, voir mortelles.

Bien sûr, comme d’habitude, ne consommez pas le champignon si vous n’êtes pas sûr de vous. Et oui, je sais, les pharmaciens connaissent de moins en moins les champignons de nos jours.. Mais trouvez quand même quelqu’un qui s’y connaît en champignon pour vous confirmer votre intuition si vous n’êtes pas certain..

Le chapeau

Le chapeau fait entre 10 et 30 cm de diamètre en moyenne. Il est assez charnu. Jeune, il a une forme ovoïde, puis il devient convexe et enfin étalé à maturité. Sa couleur est beige. Des écailles y sont présentes de manière circulaire, avec des couleurs allant de beige sombre à brun sombre, en passant par le gris. En son centre on trouve un petit mamelon de couleur sombre, on l’appelle l’umbo pour les puristes. La texture du chapeau est sèche au toucher.

Lorsque celui-ci n’est pas encore ouvert, il est ovoïde et refermé sur le pied. On l’appelle aussi baguette de tambour.

macrolepiota procera est ovoïde en début de développement.
Une jeune coulemelle

Le pied

La stipe est relativement longue, elle peut faire jusqu’à 40 cm pour les spécimens les plus grands. C’est cette hauteur qui lui donne également le nom de lépiote élevée. Sa largeur est généralement de 2 à 3 cm. Sa base est renflée ou bulbeuse, jusqu’à 5cm de diamètre, et il ne possède pas de volve ( petit sac sur lequel pousse le pied) . La couleur du pied est brune avec des chinures de couleur beige, son apparence ressemble à celle d’une couleuvre.

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On y trouve également un anneau épais. Il est double, avec une partie haute et une partie basse. Il a un aspect duveteux, laineux et coulisse le long du pied comme une bague autour d’un doigt.

La face intérieure

Sous le chapeau on trouve de nombreuses lames qui sont libres. C’est à dire qu’elles ne sont pas liées au pied. Leur couleur est blanche et devient jaunâtre en vieillissant.

La chair

La chair dégage une bonne odeur de noisette. Elle est relativement tendre et ferme pour le chapeau, ainsi que pour l’anneau qui est également consommable. Sa couleur est blanche et ne se teinte pas lorsque l’on le blesse ou le coupe. Le pied peut être consommé sur de jeunes spécimens, mais il devient fibreux sur de vieux spécimens, il peut éventuellement être utilisé dans une sauce.

Les spores

La sporée est de couleur blanche. Les spores sont de formes ovales et sont lisses. On peut observer un pore germinatif proéminent au MO. Pour ce qui est de leur taille, elles font environ 12-20 μm x 8 à 11 μm.

Quand chercher la coulemelle ?

Saisonnalité de Macrolepiota procera

La coulemelle est un champignon qui aime la chaleur. Vous pouvez la trouver en France de juin à novembre. La plupart du temps, les pics de croissance sont à la fin du mois de Septembre, c’est pour ça que l’on l’appelle le champignon « Saint Michel » en rapport avec le 29 septembre, et non la baie du mont du même nom..!

Climat de fructification

Ce grand champignon se développe lorsque le sol se refroidit et que l’atmosphère contraste après plus de chaleur. Après une bonne pluie d’au moins 15mm, il faut que l’air se réchauffe rapidement pour que le mycélium du champignon gorgé d’eau, se mette à fructifier.

Ce champignon a une croissance très rapide. En 1 semaine, il peut être sorti après que les conditions climatiques lui ont été favorables. Cependant, si l’air devient sec après l’averse d’initiation, la coulemelle peut avoir tendance à être de plus petite taille et donc être confondue avec des espèces plus petites et plus toxiques.

La coulemelle à besoin de lumière pour se développer
Coulemelle en lisière de forêt

Où trouver la coulemelle ?

Tout d’abord, sachez que vous pouvez trouver la coulemelle dans toutes les régions du monde, mis à part les régions polaires. Evidemment, elle est très commune en France pour le bonheur des gourmets.

Les arbres indicateurs de Macrolepiota procera

Un petit point à retenir, c’est que la coulemelle est un champignon saprophyte, c’est un champignon qui vit principalement en se nourrissant de matière organique au sol. Contrairement aux champignons mycorhiziens qui eux, vont forcement avoir besoin d’un arbre hôte pour se développer.

Donc ce champignon peut se trouver effectivement en forêt, mais pas que. Il s’agira ici principalement de forêts de feuillus avec les arbres suivant:

  • Chênes
  • Hêtres
  • Châtaigniers
  • Noisetiers
  • Acacias

Les plantes indicatrices de Craterellus cornucopioides

Les coulemelles poussent dans des zones humides, comme 99% des champignons, mais elles ont une préférence pour des sols acides. Les plantes qui poussent aux mêmes endroits ont donc généralement cette tendance acidophile.

  • Fougères
  • Bruyères

Les champignons indicateurs du biotope de Macrolepiota procera

De nombreux champignons poussent au même endroit que la coulemelle, mais en terme de climat et de biotope, on y retrouve deux espèces régulièrement:

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Les lieux pour trouver facilement Macrolipiota procera

C’est un champignon qui n’est pas difficile en terme de lieux, il s’accommode des prairies, des forêts de feuillus, des bords de chemins et de routes. On peut trouver la coulemelle de manière isolée, mais également en ronds de sorcière dans les prairies. Son type de sol préféré est acide et léger, voir sablonneux. Dans les bois sa cueillette reste possible, mais c’est un champignon qui aime la lumière, donc regardez pour des endroits dégagés.

Le chapeau de macrolepiota procera est concave en milieu de développement
Une coulemelle entre deux âges

Les champignons similaires à Macrolepiota procera

Le principal point sur lequel vous devez vous appuyer pour identifier la coulemelle est sa taille, très grande. De nombreuses petites lépiotes sont toxiques, donc ne tentez pas de consommer les petites coulemelles si vous n’êtes pas sûrs de vous. Je vous mets en description les lépiotes qui ressemblent le plus à la coulemelle, mais attention il peut y en avoir d’autres que je ne connais pas.

Les champignons toxiques similaires à la coulemelle

  • La lépiote vénéneuse ( Macrolepiota venenata ) : Son chapeau est plus petit, entre 5 et 15cm de largeur et possède un disque marron irrégulier et mécheux en son centre. Son pied possède un anneau simple. A la coupe, la chair rosit légèrement. Toxique.
  • La lépiote brun-incarnat ( Lepiota bruneoincarnata ) : Un champignon mortel. C’est une très petite lépiote, son chapeau fait entre 3 et 7 cm de diamètre. Son anneau simple et très peu marqué et sa chair devient légèrement rosé lorsque l’on la casse.
  • Lépiote de Morgan ( Chlorophyllum modybdites ) : Ce champignon est originaire d’Amérique, ses apparitions sont de plus en plus fréquentes en France, mais il reste rare. Il peut atteindre la même taille de la coulemelle. Toxique, il provoque des symptômes gastriques sévères. Son pied est presque lisse et à la coupe sa chair est rougeâtre, contrairement à la coulemelle.. A maturité, et seulement à maturité, ses lames sont vertes, jaunâtre pour la coulemelle.
  • Amanite panthère ( Amanita panterina ) : Bien que son chapeau ressemble à celui de Macrolepiota procera, des différences fondamentales existent entre les lépiotes et les amanites. Les amanites ont un pied fin à la base et possède un volve ( petit sac duquel sort le pied). Les lépiotes ont un pied bulbeux, large à la basse et ne possède pas de volve.

Les champignons comestibles similaires à la coulemelle

  • La lépiote déguenillée ( Macrolepiota rhacodes ) : Cette lépiote est plus petite, entre 5 et 16 cm de diamètre au chapeau. La principale différence avec la coulemelle c’est quelle devient brun rouge à la coupe. Elle est également comestible, mais de moins bonne qualité que Macrolepiota procera.
  • La lépiote excoriée ( Macrolepiota excoriata) : C’est également une lépiote de petite taille. Son chapeau fait entre 5 et 12cm de diamètre. Plutôt conique, son chapeau est de couleur crème à café. Comestible.

Cuisiner la coulemelle

Les coulemelles les plus appréciées des cuisiniers, sont les plus jeunes. En effet, on peut les manger du chapeau au pied. Pour les lépiotes matures, on préfère manger le chapeau uniquement. Le pied étant fibreux pour être croqué, on peut toujours l’utiliser pour faire des soupes ou des sauces.

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Nutritionnellement parlant, la coulemelle possède énormément de protéine, de fer, de fibre, de vitamine et d’anti-oxydant contre le vieillissement. Elle a également une activité antiseptique contre les bactéries et des vertus anti-tumorales.

  • A la poêle : un grand classique, mais toujours aussi excellent avec un bon champignon. N’hésitez pas à rajouter une noix de beurre salé avec une persillade bien évidemment.
  • Cru en salade : La lépiote est un champignon qui peut se consommer cru, mais faites attention à ne pas trop consommer de champignon de cette manière, la chitine qu’il contient est assez peu digeste.
  • Au four : Simplement huilés et salés, les chapeaux peuvent être cuits de la sorte. Vous pouvez ajouter à la sortie un beurre ailé et persillé pour sublimer le tout.
  • Frit à la poêle : Une autre variante consiste à cuire le champignon comme une frite. C’est très bon accompagné d’un salade légère.
  • Séché : Coupez finement, le chapeau de la coulemelle se sèche facilement pour être ensuite conservé plus d’une année.
on peut manger macrolepiota procera de nombreuses manières
Des coulemelles prêtes à être cuisinée

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