La pholiote du peuplier est un excellent champignon comestible sauvage.. mais il peut se cultiver également ! C’est en effet l’une des plus anciennes culture de champignons. Elle porte de nombreux noms vernaculaire ( comme Pivoulade par chez moi, ou pioppino en Italie ) en raison des nombreuses récoltes et cultes que lui portent diverses régions de France et du monde. Dans cette article je vous invite à apprendre à la reconnaitre et à le cultiver en extérieur et en intérieur.
Classification de la pholiote du peuplier
- Règne : Fungi
- Division : Basidiomycota
- Classe : Agaricomycetes
- Ordre : Agaricales
- Famille : Strophariaceae
- Genre : Cyclocybe
- Espèce : Cyclocybe aegerita
- Genre : Cyclocybe
- Famille : Strophariaceae
- Ordre : Agaricales
- Classe : Agaricomycetes
- Division : Basidiomycota
Comment reconnaitre la pholiote du peuplier ?
La forme de ce champignon est variable en fonction de la géographie, du climat et du biotope. Les formes cultivés sont également différentes des souches sauvages prélevées. Vous pouvez cependant vous basés sur les descriptions ci-dessous pour identifier la pholiote du peuplier sans crainte.
Son ancien nom scientifique est Agrocybe aegerita, il s’agit donc du même champignon.
Chapeau
Son chapeau fait entre 5 et 15 cm de diamètre. Sa couleur est jaunâtre à brun sombre, plus sombre au centre du chapeau., il devient plus pâle et crevassé en vieillissant. Il est de forme globuleuse, puis convexe à hémisphérique, en enfin plat à maturité.
Pied
Le pied est de couleur blanche, orné d’un anneau membraneux, persistant bien développé. Lorsque les spores sont matures, elles peuvent tomber sur le pied et le colorer de brun.
Lames
Les lames sont blanches ( parfois grise chez des souches cultivés) puis deviennent marron chocolat avec la maturation des spores. Elles sont adnées ( liées au pied) et décurrentes par une dent ( descendes le long du pied).
Chaire
La chair est fermé, compacte et de couleur blanche. Elle a une odeur douce et fruitée.
Spores
La sporée est de couleur brune. Les spores sont lisses, ellipsoïdales d’un taille de 9-11 x 5-7 μm. Elles possèdent une anse de connexion bien visible.
Mycélium
Le mycélium est de couleur blanche, avec une teinte marron à ocre en vieillissant. Il se développe de manière linéaire avec une apparence cotonneuse. Il est habituellement non aérien. Son odeur est farineuse, mais pas forcément agréable selon les nez, parfois anisée selon les souches.
Ecologie de la Pholiote du peuplier
Cyclocybe aegerita est un champignon saprophyte, décomposeur primaire. C’est à dire qu’il se nourrit de matière organique fraiche qu’il décompose pour le reste de la chaine trophique.
On ne trouve en Europe du Sud, mais également en Amérique du Sud-Est et globalement sur toutes les surfaces du globes avec le même climat.
Généralement on le trouve dans des forets de feuillus, poussant sur des peupliers, mais également, des saules, des chênes, mais également des arbres fruitiers comme le pommier. Ce champignon a un plus large spectre de nourriture que son nom peut laisser le supposer. On peut également le retrouver sur de vielles souches ou bien des branches au sols.
Il prospère dans les lieux bien humides du printemps jusqu’au début de l’hivers.
Valeur nutritionnel et médicinale de la pholiote du peuplier
En médecine, on lui a trouvé des propriétés antivirales pour l’humain, mais également les plantes ( virus de la mosaïque du tabac). Il agit également comme anti bactériens contre Bacillus cereus et Salmonella typhimurium. Les extractions avec ce champignon on de hauts niveaux d’anti-inflammatoire. Il agit également contre la suppression des cellules cancéreuses, incluant certaines forment de leucémie. Enfin il est utilisé en Chine contre la dépression.
Ce champignon est riche en protéine, avec 27% du poids sec. Pour la cuisine, la pholiote du peuplier est délicieuse finement coupé en tranche, frit à la poêle. Elle convient très bien en sauce pour accompagner du poulet ou du poisson.
La culture de la pholiote du peuplier
La culture de la pholiote du peuplier est très ancienne. On la retrouve dans des écrits de Pline l’ancien, un homme de guerre et écrivain, du 1er siècle avant JC.
Culture extérieur
La pholiote du peuplier peut être simplement cultiver en extérieur sur des rondins de bois ou des lits de copeaux de la même manière que le Strophaire à anneaux rugueux.
Le clonage à base du pied sur carton est compliqué, il vaut mieux utiliser du mycélium souterrain directement. L’utilisation de cheville de bois et de mycélium sur sciure fonctionne bien également.
Les empruntes de spores sont faciles à réalisés avec ce champignon et elles germent facilement sur tous types de substrat.
Traditionnelement, la pholiote du peuplier étant cultiver des tranches de rondins. Voici comment procéder :
- Choisissez des rondins d’un diamètre de 15 à 30 cm d’épaisseur. Découpez des tranches de 4 ou 5 cm à la tronçonneuse. Du bois frais est à préférer, il y a moins de risque d’un autre champignon s’y installe.
- Dans le jardin optez pour un emplacement chaud et humide à la fois. Une dépression au sol conviendrait bien. Placez y une première tranche, enterrée de manière à ce que le dessus affleure la surface du sol.
- Vous pouvez disposez un champignon mature et frais, les spores feront offices de canaux de colonisation. Ou bien vous pouvez utilisez de manière plus contemporaine du mycélium sur grain.
- Clouer ensuite une deuxième rondelle à la surface pour que le champignon ou le mycélium face bien contacte avec le bois. Les bords peuvent être également protéger avec du plastique pour éviter la contamination avec d’autres organismes.
- Couvrez le tout avec du terreau et arrosez régulièrement et de manière modérée.
- Vous pouvez voir des champignons pousser d’ici 10 mois environ. Les tranches produiront environ durant 4 à 5 ans, avec 3 ou 4 récoltes par ans, du printemps à l’automne.
Attention: Ce champignon n’est pas forcément évident à identifier. Hypholoma fasciculare est un champignon non comestible qui lui ressemble beaucoup, mais il a un chapeau plus coloré de jaune et de orange. Soyez sur de bien savoir identifier ce champignon lors d’une culture en extérieur.
Sur des souches, c’est un champignon qui convient particulièrement bien pour leurs éliminations naturelles. De plus, la production peut s’étaler sur de nombreuses années.
Culture intérieur
Ce champignon se cultive bien en intérieur, mais les rendements ce sont pas aussi important qu’en extérieur. Un choc de froid avant la mise en fructification peut favoriser sa fructification.
Substrat de sélection
Pour la culture par clonage ou à partir de spore, plusieurs types de milieu sont utilisés: MYPA, PDYA, OMYA et DFA. Il n’est pas conseillé de cultiver la pholiote du peuplier sur un milieu MEA, étant donné qu’il a tendance à faire fructifier le mycélium.
Substrat de colonisation
Pour faire des volumes de mycélium on utilise généralement du grain, comme le riz, le blé, le sorgho, le millet etc.. On peut également fabriquer le mycélium sur de la sciure comme on le fait pour la culture en extérieur.
Substrat de fructification
Pour la fructification, le meilleur substrat reste de la sciure supplémentée que l’on stérilise. On peut utiliser des substrats semi-sélectif pour le cultiver, mais ce n’est pas commercialement exploitable étant donné le faible rendement, ou bien l’apport massif de mycélium sur grain pour obtenir une fructification digne de ce nom.
Une terre de gobetage fonctionne bien pour les endroits peu humides pour aider à favoriser l’apparition des promordias. Une couche de 2 cm convient bien, appliqué directement sur le mycélium.
Conteneur de culture
Plusieurs types de conteneur conviennent pour la culture, les sacs de congélation classiques pour la culture personnel, ou bien les sacs en polypropylène pour la culture professionnel. On peut également réaliser la fructification en bac ou en plateau, étant donné que ce champignon préfère pousser sur une surface horizontale plutôt que verticale.
Rendement, récolte et conservation
Le rendement peut atteindre environ 70 à 100% d’E.B. sur des substrats supplémentés. Il est plus faible sur des substrats semi-sélectifs.
Lors de la récolte manipuler la pholiote du peuplier avec précaution, c’est un champignon plus fragile qu’il n’y parait. Elle se conserve plus longtemps si vous la récoltez lorsque le chapeau n’a pas encore son voile déchiré. 3 à 6°C au frigo. On peut également le sécher étant donné que ce champignon se réhydrate très bien.
Ce champignon ressemblant assez bien à un agaric, comme le champignon de Paris, il est assez facilement commercialisable et surtout consommable au yeux des consommateurs.
Synthèse des paramètres de culture de la Pholiote du peuplier
Paramètres d’incubation de la pholiote du peuplier
| Température d’incubation | 21 à 27°C |
| Humidité relative | 90 à 95% |
| Durée d’incubation | 20 à 28 jours |
| Concentration de C02 | > 20.000ppm |
| Échange d’air frais | 0-1 volume/h |
| Besoin en lumière | n/a |
Paramètres d’initiation des primordias de la pholiote du peuplier
| Température d’initiation | 10 à 16°C |
| Humidité relative | 95 à 100% |
| Durée d’initiation | 7 à 14 jours |
| Concentration de C02 | 2000 ppm |
| Échange d’air frais | 4 à 8 volume/h |
| Besoin en lumière | 500 à 1000 lux |
Paramètres de fructification de la pholiote du peuplier
| Température de fructification | 13-18°C |
| Humidité relative | 90 à 95 % |
| Durée de fructification | 4 à 6 jours |
| Concentration de C02 | <2000 ppm |
| Échange d’air frais | 4 à 8 volume/h |
| Besoin en lumière | 500 à 1000 lux |
| Nombre de récolte | 2 récoltes à 10 à 14 jours d’intervalles |
Merci d’avoir lu cette article ! Si vous avez des questions ou une remarque par rapport à la culture de la pholiote du peuplier, n’hésitez pas à nous laisser un commentaire ! 🙂
Je voulais signaler qu’un sac de grains mycorhizé de cette espèce, acheté chez La Mycosphère est arrivé contaminé par une moisissure verte.
Un simple signalement a Quentin a suffit pour qu’il ait la courtoisie et la bonne attitude commerciale pour me promettre un envoi de remplacement accompagné d’un sac de shimeji qui , l’an passé ne s’était pas mycorhizé et était resté stérile durant des mois.
Ca mérite d’être dit !