Champignons mycorhiziens : le lien des écosystèmes

Les champignons mycorhiziens sont des organismes fascinants qui jouent un rôle crucial dans l’écosystème. Ils forment des associations symbiotiques avec les racines des plantes, favorisant ainsi leur croissance et leur résistance aux stress environnementaux. Dans cet article, nous allons explorer les avantages de cette symbiose pour les plantes et les arbres, ainsi que les différents types de mycorhizes. Nous examinerons également les différentes méthodes pour cultiver les champignons mycorhiziens et leur utilisation dans l’agriculture durable.

Qu’est-ce qu’un champignon mycorhizien?

Définition et explication du terme

Un champignon mycorhizien est un champignon qui établit une association symbiotique avec les racines des plantes. Cette symbiose, appelée mycorhize, permet aux champignons de fournir des nutriments tels que l‘azote, le phosphore et les micronutriments aux plantes, tandis que les plantes fournissent aux champignons des glucides produits par la photosynthèse. Cette relation bénéfique est cruciale pour la croissance et la santé des plantes et arbres dans de nombreux écosystèmes, et est considérée comme l’un des exemples les plus importants de la symbiose dans la nature.

Les principaux types de mycorhizes

Il existe deux principaux types de mycorhizes : les ectomycorhizes et les endomycorhizes :

  • Un champignon endomycorhizien est un champignon qui établit une symbiose avec les racines des plantes, en pénétrant à l’intérieur de leurs cellules et en formant des structures ramifiées appelées arbuscules. Les champignons endomycorhiziens sont souvent associés à des plantes herbacées et à des cultures telles que le blé, le maïs et le soja.
  • Un champignon ectomycorhizien, en revanche, ne pénètre pas à l’intérieur des cellules des racines des plantes. Au lieu de cela, ils forment une gaine autour des racines de la plante, en étendant leurs filaments fongiques appelés hyphes dans le sol et autour des racines. Les champignons ectomycorhiziens sont souvent associés à des arbres et des plantes ligneuses telles que le pin, le chêne et le bouleau.

Pour en savoir davantage sur les types de mycorhizes, je vous invite à approfondir vos connaissances avec cet article : « Les différents types de mycorhizes »

Les champignons mycorhiziens peuvent être en relation avec des plantes herbacées
Des champignons mycorhiziens types Bolet dans un praie

Les avantages d’être associé à un champignon mycorhizien

Les plantes qui sont associés à des champignons mycorhiziens ont des avantages non négligeables !

  1. Extension racinaire : Imaginez le mycélium comme une « super-rallonge » se greffant sur les racines. Il rend les racines plus longues et fines, optimisant ainsi leur capacité à absorber l’eau et les nutriments. C’est comme donner à la plante un réseau racinaire élargi et suralimenté.
  2. Résilience accrue : Ces racines boostées rendent les plantes plus robustes face aux défis hydriques. Face à la sécheresse, elles peuvent explorer plus profondément, et sur une plus grande surface, pour trouver les précieuses ressources dont elles ont besoin.
  3. Santé florissante : Une exploration plus efficace du sol signifie plus de minéraux pour renforcer le système immunitaire des plantes. De plus, les mycorhizes sont les gardiens des racines, produisant des enzymes et des vitamines qui protègent contre les nuisibles et nourrissent la plante.
  4. Productivité maximisée : Une plante bien hydratée, nourrie et en bonne santé porte davantage de fruits, de légumes ou de feuilles. Sa capacité à produire est donc amplifiée grâce à cette formidable coopération.
Les myciculteurs qui ont lu cet article ont aussi lu  Les 4 types de champignons

Mais qu’en est-il du champignon ? En échange de tous ces avantages, la plante lui fournit des sucres produits par la photosynthèse – cette incroyable transformation de la lumière en nourriture, tout en régénérant l’air que nous respirons. Un partenariat gagnant-gagnant entre plantes et champignons, célébrant la magie de la nature ! »

Comment cultiver les champignons mycorhiziens ?

Il y a deux grandes manières de cultiver les fructifications des champignons mycorhiziens, soit en cultivant sa symbiose avec un arbre, ou bien en exploitant son côté saprophyte.

La troisième méthode concerne plutôt la culture des plantes annuelles en agriculture.

Cultiver un champignon mycorhizien et un arbre

C’est la méthode la plus complexe, mais la plus efficace.

C’est d’ailleurs de cette manière que se pratique la trufficulture (bien que l’on parvienne à faire pousser des truffes sous conditions artificielles en Asie).

Le processus de base est simple, le champignon mycorhizien est inoculé dans les racines d’un arbre jeune en pépinière. Puis on vérifie en laboratoire la réussite de la mycorhization. Ensuite, le jeune plant mycorhizé est planté, et au bout de 5 à 6 ans les premières truffes peuvent être récoltées.

On peut également s’essayer à la culture de nombreux autres champignons mycorhiziens épigés (c’est à dire qui poussent à la surface du sol), comme le bolet jaune ou bien le lactaire délicieux. C’est un domaine de la mycologie à la fois ancien et à la fois récent étant donné que de nouvelles pratiques sont expérimentées chaque année.

Cette méthode permet de créer ce que l’on appelle des vergers à champignons, on l’appelle également la mycosylviculture. Je vous conseille de lire cet article si le sujet vous intéresse.

Les champignons et les arbres s'échangent de la nourriture
Champignons mycorhiziens dans une fôret de conifères

Cultiver le saprophytisme d’un champignon mycorhizien

Cultiver le saprophytisme d’un champignon mycorhizien est un processus qui implique la culture de champignons dans un milieu de culture artificiel et contrôlé. Les champignons mycorhiziens sont généralement symbiotiques et ont besoin d’une plante hôte pour survivre, mais ils ont également des capacités de saprophyte (décomposeur). Cependant, par sélection artificielle, on peut tester des souches de champignons pour tenter d’en trouver une qui réussit à pousser sans l’arbre hotte. C’est le cas avec les souches de morilles que l’on cultive.

La culture du saprophytisme peut être utile pour la production commerciale de champignons mycorhiziens, bien que ce ne soit pas la seule solution comme on l’a vu précédemment avec les vergers à champignons.

Cependant, la culture du saprophytisme des champignons mycorhiziens peut être difficile en raison de leur exigence nutritionnelle spécifique et de la complexité de leur cycle de vie. Les champignons mycorhiziens nécessitent souvent des conditions spécifiques pour leur croissance, telles que des niveaux de pH et de nutriments précis, ainsi qu’une température et une humidité optimales.

Cultiver les champignons mycorhiziens dans les sols agricoles

La culture des champignons mycorhiziens dans les sols agricoles est une pratique courante dans l’agriculture de conservation.

L’agriculture de conservation est une pratique agricole durable qui vise à protéger les sols en arrêtant le travail du sol, donc l’érosion, en augmentant la biodiversité du sol et en améliorant la fertilité du sol avec l’aide de couverts végétaux permanents. Par la présence constante de plantes, les champignons mycorhiziens sont favorisés, améliorant la qualité du sol et augmentant la croissance et la santé des plantes.

Les myciculteurs qui ont lu cet article ont aussi lu  Le cuir de champignon : un cuir végane à la mode

En cultivant les champignons mycorhiziens dans les sols agricoles, les agriculteurs peuvent réduire la dépendance aux engrais chimiques et aux pesticides, tout en augmentant la production de cultures et en améliorant la santé des sols à long terme. Les champignons mycorhiziens peuvent également contribuer à la lutte contre le changement climatique en aidant à stocker du carbone dans les sols agricoles.

Les champignons mycorhiziens se lient aux plantes et aux arbres à l'aide de mycorhizes
Des champignons mycorhiziens émergeant d’un talus.

Conclusion

En résumé, les champignons mycorhiziens sont des partenaires clés pour la croissance et la santé des plantes et des arbres dans de nombreux écosystèmes. En fournissant des nutriments essentiels et en aidant les plantes à résister aux stress environnementaux, les champignons mycorhiziens sont un élément crucial de l’agriculture durable et peuvent contribuer à la lutte contre le changement climatique. Avec une meilleure compréhension de la symbiose entre les champignons et les plantes, nous pouvons continuer à explorer de nouvelles façons d’améliorer la santé des sols et la production de cultures, tout en préservant les écosystèmes naturels.

Merci d’avoir lu cet article sur les champignons mycorhiziens. N’hésitez pas à le partager ou à nous laisser un commentaire ! 🙂

Si vous avez aprécié mon article vous êtes libre de le partager!

Laisser un commentaire