Il y a toujours une bonne raison pour laquelle on fait les choses. Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler, non pas d’une, mais 10 raisons qui m’ont grandement motivé à me lancer dans la culture des champignons en intérieur. Dans cet article, je ne vous partage pas seulement des raisons purement rationnelles, mais je vous partage surtout le chemin intérieur qui m’a emmené là où j’en suis aujourd’hui.
Raison 1 : Renouveler son lien à la nature avec les champignons
Je n’ai jamais été particulièrement proche de la nature dans mon enfance, mais j’ai toujours vu et observé les champignons. Que ce soit dans le jardin de mes grands-parents, ou bien dans les champs de mon oncle, sur les bouses de vaches.
Dans ma famille, on m’a toujours dit de faire attention aux champignons, qu’il faut vraiment les connaitre pour les consommer, qu’il vaut mieux ne pas prendre de risque, etc. Je suis donc restĂ© relativement Ă©loignĂ© et ignorant de ce vaste monde dans mon jeune âge, par peur, par mĂ©connaissance.
En grandissant, j’ai quand mĂŞme choisi l’agriculture, le maraichage plus prĂ©cisĂ©ment. Dans l’apprentissage de ce mĂ©tier, j’ai appris peu Ă peu que des champignons qui poussaient Ă la surface du sol Ă©taient signe de sa bonne santĂ©. Et effectivement, puisque ces champignons n’Ă©taient pas seulement des dĂ©composeurs, ils Ă©taient en rĂ©alitĂ© la base de l’Ă©cosystème lĂ©gumier que nous Ă©tions entrain de crĂ©er. Plus largement, on pourrait dire qu’ils sont la base de tous les Ă©cosystèmes terrestres, mais en rĂ©alitĂ© ils sont la base de la vie sur terre.
Cela a crĂ©Ă© un changement de paradigme en moi si profond, que j’ai arrĂŞtĂ© de cultiver des lĂ©gumes pour me mettre Ă cultiver uniquement les champignons.
Aujourd’hui, Ă travers l’Ă©tude de leur cycle de culture, de leur complexitĂ© et plus largement de leur prodigieuse ingĂ©niositĂ© naturelle, j’ai rĂ©appris Ă aimer les champignons. La mycophobie que l’on m’a inculquĂ©e quand j’Ă©tais petit Ă©tait rĂ©volue, aujourd’hui mon lien avec la nature est renouvelĂ© et je suis clairement devenu mycophile.
Raison 2 : Consommer des aliments plus sains que dans les supermarchés
Je ne sais pas, vous, mais personnellement, quand j’étais plus jeune, je mangeais tout et n’importe quoi, hamburger, pizza surgelée, et autre délice industriel. Et puis un jour, j’ai entendu la phrase « On est ce que l’on mange » et depuis j’adore toujours autant mangé, mais tous à changer.
En effet, l’industrialisation de notre alimentation a donnĂ© lieu Ă une surabondance d’aliments, mais avec ça sont naĂ®t des traitements aux pesticides et Ă d’autres produits chimiques. Ces substances, qui peuvent s’accumuler dans notre organisme, posent des risques pour la santĂ©, d’autant plus que les champignons absorbent facilement les composer toxiques de leur environnement, on dit qu’ils sont bioaccumulateur.
Savoir donc quels champignons on mange ne peut avoir qu’une incidence positive sur la santĂ©. Si vous cultivez vos champignons et que vous savez que vous leur donnez une bonne nourriture, alors vous avez sous la main une mine de nutriments, vitamines, minĂ©raux et antioxydants. Ma compagne Ă©tant vĂ©gĂ©tarienne, je lui offre Ă©galement une source de nourriture biologique et riche en protĂ©ine.
La plupart des productions de champignons sont pour le moment industrielles, et si comme moi, vous n’avez pas la chance de connaitre un myciculteur local qui produit des champignons sainement et bien, produire vos champignons en intĂ©rieur est une solution alternative. N’oubliez pas, vous ĂŞtes ce que vous mangez.
Raison 3 : Cultiver ces champignons pour la médecine naturelle
Quand j’Ă©tais petit, lorsque j’avais un rhume, mal au ventre ou tous autres mots, je prenais une pilule ou un cachet pour me soigner. Ma mère Ă©tant infirmière, j’ai longtemps eu son prisme de lecture, non pas qu’il soit mauvais, mais c’Ă©tait le seul pour moi, qui existait pour se soigner.
Alors qu’en faite, depuis des siècles, la mĂ©decine traditionnelle asiatique valorise les champignons pour leurs propriĂ©tĂ©s curatives. Des espèces comme le RĂ©ishi et le shiitakĂ© incarnent ce potentiel, le premier stimulant le système immunitaire et apaisant l’esprit, tandis que le second agit comme un puissant antioxydant.
Cultiver ses propres champignons permet non seulement de se soigner autrement, mais Ă©galement d’assurer la qualitĂ© et la puretĂ© de ces propres remèdes. Que ce soit en poudre, en teintures ou encore en tisane, ces prĂ©parations concentrĂ©es offrent une assimilation facilitĂ©e des principes actifs. Adopter une consommation rĂ©gulière de ces champignons renforce la rĂ©sistance aux maladies, stimule la cognition, et amĂ©liore la digestion.
Au-delĂ des bienfaits physiologiques, produire mes propres champignons mĂ©dicinaux m’a permis de rassembler en moi le respect des traditions ancestrales et la quĂŞte moderne d’un bien-ĂŞtre naturel.
Raison 4 : Aller vers une autonomie alimentaire grâce à la culture des champignons
Lorsque je travaillais en maraichage, j’ai pas mal baignĂ© dans les thĂ©ories de la collapsologie et autre catastrophisme. Non pas que je pense qu’il faille avoir peur, mais j’ai cependant pris conscience de puissance et de la nĂ©cessitĂ© de la souverainetĂ© alimentaire.
Pour moi, l’autosuffisance alimentaire, qu’elle soit personnelle ou rĂ©gionale, est un pilier essentiel pour garantir la sĂ©curitĂ© et la qualitĂ© de son alimentation. Cultiver ses propres champignons offre une opportunitĂ© inestimable dans cette dĂ©marche.
En maĂ®trisant le processus de culture en intĂ©rieur, on Ă©limine les prĂ©occupations liĂ©es aux variations extĂ©rieures, et on peut planifier sur le long terme. Un autre atout majeur de la culture des champignons est leur capacitĂ© Ă pousser tout au long de l’annĂ©e, offrant ainsi une source continue de nourriture, indĂ©pendamment des contraintes saisonnières.
Et, pour prĂ©server leurs comestibilitĂ©s, j’utilise diverses mĂ©thodes simples de conservation, du sĂ©chage Ă la mise en conserve, qui prolongent leur durĂ©e de vie et qui m’assure Ă moi et ma famille une disponibilitĂ©, mĂŞme hors saison de rĂ©colte ? En gros, la culture des champignons est Ă©galement pour moi une dĂ©marche ouvrant la voie Ă une vĂ©ritable indĂ©pendance alimentaire, notamment en protĂ©ine, tout en garantissant qualitĂ© et variĂ©tĂ© dans l’assiette.
Raison 5 : Cultiver des champignons à domicile est une démarche économique
Il est vrai que les champignons aux supermarchĂ©s coutent de plus en plus cher. C’est d’ailleurs en partie pour ça que j’ai commencĂ© Ă produire moi-mĂŞme mes champignons de Paris.
Dans le contexte actuel, oĂą le budget alimentaire est une prĂ©occupation majeure pour certains, cultiver ses propres champignons Ă©merge comme une solution judicieuse pour allier Ă©conomie et qualitĂ©. Lorsqu’on compare les couts, l’achat rĂ©gulier de champignons en magasin, notamment des variĂ©tĂ©s exotiques ou bio, peut s’avĂ©rer coĂ»teux.
L’investissement initial pour dĂ©marrer une culture maison est rapidement compensĂ© par des rĂ©coltes abondantes et continues. De plus, une culture bien Ă©tablie permet de valoriser plusieurs cycles de production. Il est possible, avec certaines variĂ©tĂ©s, de rĂ©utiliser le substrat, maximisant ainsi le rendement et minimisant les dĂ©penses. Sur le long terme, cette pratique se rĂ©vèle donc rentable.
Je cultive donc mes champignons à domicile dans une démarche également économique qui offre une réponse tangible à mon défi budgétaire tout en garantissant une alimentation de qualité. Et puis, produire sa propre nourriture, c’est comme imprimer son propre argent, non ?
Raison 6: Les champignons sont les champions de la durabilité alimentaire
Dans ma quĂŞte philosophique et agricole d’une alimentation plus respectueuse de la planète, j’ai Ă©tudiĂ© et constatĂ© que les champignons se dĂ©marquent comme une source de nourriture Ă faible impact environnemental. En effet, leur culture prĂ©sente plusieurs avantages, en voici une synthèse.
- La culture des champignons produit peu de CO2, avec une empreinte carbone de 2,13 à 2,95 kg CO2 équivalent par kg pour le champignon de Paris, contre 99 kg de CO2 pour 1 kg de bœuf.
- Les champignons nécessitent peu d’espace, avec une production de 38 kg pour 1 m2/an pour le champignon de Paris et de 100 kg/m2/an pour les pleurotes, contre 0,002 kg de mouton produit pour 1m2/an…
- Produire 1000 kilocalories de champignons requiert 8,228 litres d’eau, ce qui est moindre comparé à d’autres cultures alimentaires, comme les crevettes d’élevage qui consomme pour 1000 kilocalories plus de 120 000 litres d’eau.
- Les champignons offrent Ă©galement des protĂ©ines complètes et demandent seulement 0,1m2 pour produire 100g de protĂ©ine pour des pleurotes, contre 180m2 pour de l’agneau.
- Produire 1 kg de champignons de Paris nĂ©cessite moins de 2 kWh d’Ă©nergie, l’Ă©quivalent de 40 min d’utilisation d’un four.
- Les champignons poussent sur de très nombreux sous-produits agricoles, la sciure, le fumier, le marc de café, favorisant la réutilisation des déchets.
- Les champignons peuvent ĂŞtre cultivĂ©s toute l’annĂ©e, en adaptant simplement la variĂ©tĂ© cultivĂ©e aux conditions saisonnières.
- La culture des champignons est minimale en termes de production de déchet, elle produit principalement un substrat usagé, qui a diverses applications utiles, comme la fabrication de compost.
- La culture des champignons ne nécessite pas de pesticides, grâce à leur capacité naturelle de croissance.
- Enfin, les champignons peuvent ĂŞtre intĂ©grĂ©s Ă l’Ă©conomie, vendus frais, sĂ©chĂ©s, en poudre ou utilisĂ©s dans des matĂ©riaux de construction durables.
Pour moi, les champignons incarnent la solution verte face aux enjeux environnementaux de notre alimentation, offrant une voie vers une consommation plus consciente et durable. Leur culture en intĂ©rieur et consommation m’aide Ă faire transiter le système alimentaire vers des valeurs plus harmonieuses avec la nature.
Pour en savoir plus sur la durabilité des champignons, vous pouvez lire cet article qui en traite en profondeur.
Raison 7 : Recycler grâce aux champignons : Une révolution écologique
On en a parlĂ© juste avant, les champignons sont la machine Ă recycler du futur. En plus d’ĂŞtre comestibles et mĂ©dicinaux, ils m’ont ouvert Ă une vision de la sociĂ©tĂ© oĂą il n’y a potentiellement plus de dĂ©chet.
Dans un monde où la réduction des déchets est primordiale, les champignons offrent une solution écologique innovante. Ces organismes fascinants ont en effet la capacité unique de transformer des déchets organiques, tels que la sciure, le marc de café, le fumier, les copeaux de bois et de nombreux déchets verts, en substrats nutritifs pour leur croissance.
Cette valorisation des résidus organiques permet non seulement de réduire significativement nos déchets sociétaux, mais aussi de convertir ces derniers en nutriments précieux, transformant efficacement ce qui était autrefois considéré comme un déchet en une source de nourriture riche.
La culture des champignons en intĂ©rieur m’a permis de visualiser un processus qui est Ă lui seul un Ă©cosystème circulaire oĂą rien n’est gaspillĂ© et tout est rĂ©utilisĂ©.
Raison 8 : L’exploration culinaire grâce aux champignons
Comme je vous le disais avant, ma compagne est vĂ©gĂ©tarienne. Pour ma part, je consomme encore de la viande, et trouver des repas que nous prenons plaisir Ă consommer tous les deux n’est pas toujours facile.
La culture des champignons ouvre la porte à un univers gastronomique riche et varié. Chaque variété offre une expérience unique, mêlant saveurs et textures inédites. Des shiitakés veloutés aux pleurotes au goût de noisette, les papilles sont constamment sollicitées et émerveillées lors des repas.
Mais les champignons ne se contentent pas de jouer les rĂ´les secondaires dans nos plats. Ils peuvent devenir de vĂ©ritables stars de la cuisine, inspirant de nouvelles recettes allant de l’entrĂ©e au dessert. Cette diversitĂ© culinaire est encore enrichie par la dĂ©couverte de variĂ©tĂ©s moins communes, offrant aux gourmets l’opportunitĂ© de sortir des sentiers battus.
Cultiver moi-mĂŞme ces trĂ©sors de la nature, n’a pas Ă©tait seulement une vĂ©ritable invitation Ă repousser les frontières de la gastronomie. La culture des champignons a crĂ©Ă© la possibilitĂ© de rĂ©unir une personne vĂ©gĂ©tarien et une personne aimant la texture de la viande, elle nous a permis d’oublier nos diffĂ©rences et de nous retrouver autour d’un met commun : le champignon.
Raison 9 : Créer de nouvelles relations sociales grâce à la culture des champignons
Par nature, je suis quelqu’un de solitaire, j’aime rester seul, passĂ© du temps avec moi-mĂŞme, mais jusqu’Ă un certain point.
J’ai changĂ© de très nombreuses fois d’emploi, et j’ai fini par me retrouver complètement seul dans une rĂ©gion qui m’Ă©tait inconnue, je cite le BĂ©arn.
J’ai commencĂ© Ă dĂ©velopper la culture des champignons en intĂ©rieur chez moi, dans mon appartement, et j’ai fini par me sentir vraiment seul, mais petit Ă petit, les gens autour de moi ont entendu parler de culture de champignons. Et lĂ , il s’est passĂ© quelque chose.
Au départ, je pensais vraiment que la culture des champignons était une lubie personnelle. Mais que ce soit dans mon association de mycologie, dans les jardins potagers partagés ou même dans les activités sportives, tout le monde voulait savoir comment je fessais poussé des champignons !
La culture des champignons est devenue, pour moi, une opportunitĂ© d’Ă©changes, de partage de connaissances et d’expĂ©riences.
Au-delĂ des discussions, elle m’a inspirĂ© la crĂ©ation de formations et de groupes, m’offrant un cadre pour des apprentissages collectifs et des moments conviviaux. La dimension sociale se renforce davantage lorsque la culture est envisagĂ©e collectivement.
À ce propos, ce qui hier s’avérer comme un projet solitaire, est entrain de devenir aujourd’hui un projet commun avec ma compagne.
Raison 10 : L’opportunitĂ© commerciale des champignons
Comme vous le savez, j’adore l’agriculture, mais il y a eu un moment oĂą je n’Ă©tais pas trop sĂ»r de vouloir continuer dans cette voie, notamment par rapport Ă mes expĂ©riences passĂ©es et loupĂ©es en termes de professionnalisation.
Mais un jour, en fessant le marchĂ© de mon village, je vois une immense fille d’attente. Je m’approche du stand, et il se trouve que cette personne vendait des champignons. C’Ă©tait simplement des pleurotes et des shiitakĂ©s.
J’ai acheté quelques champignons à cette personne, et en parlant elle m’a dit qu’elle avait énormément de demandes pour des champignons frais, notamment des variétés qu’elle ne produisait même pas !
C’est après cet échange que j’ai réalisé que le monde des champignons riche et diversifié offre des avenues entrepreneuriales prometteuses. Actuellement, le marché est en pleine expansion, notamment grâce à une prise de conscience collective de l’importance des produits naturels, bio et locaux. Cette dynamique offre des niches lucratives, pas seulement gastronomie, avec des champignons rares prisés, mais également médicinaux et même cosmétiques.
Attention, transformer cette passion en entreprise nĂ©cessite une Ă©tude approfondie du marchĂ© local et l’Ă©laboration d’un plan d’affaires solide, il faut dĂ©finir clairement les investissements, les stratĂ©gies de marketing, les prĂ©visions de revenus, etc. Pour moi, en plus du potentiel Ă©conomique, s’orienter vers la culture des champignons reprĂ©sente un engagement Ă©thique.
Pour ma part, le business des champignons est plus qu’une simple opportunité commerciale ; c’est l’intersection parfaite entre la rentabilité, la passion et la responsabilité environnementale et sociale.
Merci d’avoir lu cet article expliquant les 10 raisons de pourquoi cultiver les champignons en intérieur. Si vous avez des questions ou des remarques, n’hésitez pas à nous laisser un commentaire :).