L’empreinte eau est un indicateur clé pour mesurer l’impact environnemental de notre alimentation. La culture de champignons présente des avantages importants par rapport à d’autres types de cultures, notamment en termes de consommation d’eau. Dans cet article, nous analyserons l’empreinte eau de la culture des champignons et expliquerons pourquoi elle constitue un choix durable pour notre alimentation.
Qu’est-ce que l’empreinte eau ?
L’empreinte eau est une mesure de la quantité d’eau utilisée pour produire des biens, dans notre cas, des champignons. Elle prend en compte l’eau directement consommée (par exemple, l’eau pour pasteuriser ou humidifier les substrats) ainsi que l’eau indirectement utilisée (par exemple, l’eau utilisée pour la production du substrat). Elle permet de comprendre l’impact de nos choix de production sur les ressources hydriques locales et globales, ainsi que sur l’environnement en général.
L’empreinte eau des champignons
Avant de comparer les champignons à d’autres aliments, essayons de calculer l’empreinte eau d’un kilogramme de champignons.
Calcul de l’empreinte eau des champignons
Pour calculer l’empreinte eau d’une culture de champignons, nous devons prendre en compte la quantité d’eau utilisée à chaque étape du processus de production. Voici les calculs pour chaque étape en prenant en compte une production de 1 kg de pleurotes sur paille avec toutes les étapes nécessaire à sa production :
- Gélose : Il faut 1 L d’eau pour faire 20 géloses. On peut supposer que pour 1 kg de pleurotes, 1 gélose suffit. Ainsi, l’eau utilisée pour les géloses est de 1/20 = 0,05 L.
- Mycélium sur grain : Chaque gélose peut produire au moins 10 L de mycélium sur grain. Pour 1 kg de pleurotes, 1 L de mycélium sur grain est nécessaire. Pour produire 1 L de grain, 1 L de blé et 500 ml d’eau sont nécessaires. En moyenne, il faut 1 500 L d’eau pour produire 1 kg de blé. Supposons que 1 L de blé pèse 0,75 kg. L’empreinte eau pour cette étape est de (0,75 kg * 1 500 L) + 500 ml = 1 125,5 L.
- Substrat humide : Pour produire 1 kg de pleurotes, il faut 2 kg de substrat humide. Pour produire 2 kg de substrat humide, on a besoin de 0,8 kg de paille de blĂ©, 8 L d’eau pour la pasteurisation et 0,4 kg de mycĂ©lium sur grain. L’empreinte eau pour la paille de blĂ© est de 0,8 kg * 1 500 L = 1 200 L.
- Humidification de la chambre de culture : estimer la consommation d’eau pour une pièce de 20 m2, à 18 °C, devant être maintenu à 90% d’hygrométrie, avec une normale à 50% durant 7 jours, ce qui représente un cycle de fructification.
- Cette estimation est difficile Ă donner sans connaĂ®tre le système de ventilation, les pertes d’eau par Ă©vaporation et la frĂ©quence d’humidification. Pour simplifier, supposons que la pièce nĂ©cessite 5L d’eau par jour pour maintenir l’humiditĂ©. Sur 7 jours, cela reprĂ©sente 35L d’eau.
- Cette estimation est difficile Ă donner sans connaĂ®tre le système de ventilation, les pertes d’eau par Ă©vaporation et la frĂ©quence d’humidification. Pour simplifier, supposons que la pièce nĂ©cessite 5L d’eau par jour pour maintenir l’humiditĂ©. Sur 7 jours, cela reprĂ©sente 35L d’eau.
- Total : L’empreinte eau totale pour produire 1 kg de pleurotes est la somme des empreintes eau des Ă©tapes prĂ©cĂ©dentes : 0,05 L (gĂ©lose) + 1 125 L (mycĂ©lium sur grain) + 1 200 L (paille de blĂ©) + 8 L (pasteurisation) + 35L (humidification) = 2 333,05 L.
(Pour ĂŞtre plus prĂ©cis dans le calcul, nous aurions pu amputer une partie de consommation d’eau de la paille et du blĂ©, Ă©tant donnĂ© qu’ils sont produits avec la mĂŞme eau, mais c’est rarement le cas dans la rĂ©alitĂ©)
Bien évidemment, en fonction des méthodes de production des champignons, l’utilisation de l’eau va varier. Mais dans ce calcul, nous voyons que 98 % de l’empreinte eau provient de la production des grains de blé et de la paille. Le choix des substrats a donc une influence cruciale pour l’utilisation de l’eau dans la production des champignons.
Comparaison de l’empreinte eau des champignons avec d’autres aliments
En comparaison, voici la consommation moyenne en France pour la production de quelques aliments de base :
- Pommes de terre: 100 litres/kg
- Carottes: 130 litres/kg
- Tomates: 180 litres/kg
- Oignons: 250 litres/kg
- Oranges: 560 litres/kg
- Pommes: 822 litres/kg
- Blé: 1 500 litres/kg
- Haricots: 1 600 litres/kg
- Pleurotes sur paille: 2 333 litres/kg
- Riz: 2 500 litres/kg
- Saumon: 3 820 litres/kg
- Poulet: 4 325 litres/kg
- Porc: 5 988 litres/kg
- Bœuf : 15 415 litres/kg
Conclusion
Les pleurotes sur paille se situent au milieu de cette liste en termes de consommation d’eau (2 333 litres/kg). Bien qu’elles nécessitent plus d’eau que certaines cultures végétales, elles sont une alternative intéressante en termes de protéines par rapport aux viandes, dont la production consomme beaucoup plus d’eau. Ainsi, les pleurotes sur paille offrent un compromis entre une source de protéines et une empreinte eau plus faible, ce qui en fait une option viable et plus durable pour ceux qui cherchent à réduire leur impact environnemental.